[Coulisses] Comment j'écris la newsletter
Je lève le voile sur mon processus d'écriture - et vous parle de mes amours d'adolescence 😅
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Voici grosso modo une conversation que j'ai eue il y a quelques mois, quand j'ai fait une pause niveau charcuterie :
"Du coup, tu fais quoi en ce moment ?
- Je vais réfléchir à ce que je vais faire, et en même temps, je m'occuperai de la newsletter.
- Mais tu vas faire quoi ? Ne me dis pas que tu vas écrire toute la journée ?! Ca te prend autant de temps que ça ?
- Euh, oui et non, enfin, c'est plus compliqué que ça".
Le fameux : "Enfin, c'est plus compliqué que ça" qui ressemble à une excuse hyper fumeuse, mais qui parfois est vrai 😅
En l'occurrence, non, je n'écris pas toute la journée. M'occuper d'une newsletter, c'est aussi gérer le calendrier éditorial, améliorer le référencement, produire du contenu pour les réseaux sociaux (quand j'ai le temps 😅) faire mes déclarations à l'URSSAF, travailler sur de nouvelles fonctionnalités, etc.
Mais par contre, oui, écrire me prend du temps.
Ca fait 20 ans que j'écris.
Je me souviens de mes premiers pas sur le web alors que j'étais encore au lycée. C'était l'époque où, pour aller sur Internet, il fallait raccrocher le téléphone, vous vous souvenez ? Bref, quand je n'étais pas en train de télécharger une chanson sur Napster, ou d'attendre que le garçon dont j'étais amoureuse m'envoie un wizz sur MSN, j'écrivais deux blogs.
L'un était consacré à mes lectures - déjà à l'époque ! 😄 Et dans le deuxième, je publiais des photos de... Hum, Bon Jovi, dont je fus raide dingue amoureuse pendant toute mon adolescence.
S'en sont ensuivis un paquet d'autres blogs, mais aussi des Tumblr et de vagues tentatives sur Medium. Surtout, écrire a pris une toute autre ampleur quand j'ai commencé à rédiger chaque mois des présentations de livre pour mes clients, et quand j'ai tenu un blog où je partageais notamment les coulisses de mon entreprise.
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Mais il y avait quelque chose de profondément inédit avec le lancement de la newsletter payante, en octobre dernier. C'était la première fois que des gens payaient juste pour me lire. D'un petit plaisir du dimanche, la newsletter est devenue un projet professionnel.
Et clairement, je n'avais pas conscience de ce qui allait me tomber dessus 😅
Il s'est passé un truc que je n'avais pas prévu : j'avais rédigé à l'avance un paquet de newsletters pour prévoir le passage de 2 à 4 newsletters par mois. Mais je n'imaginais pas que quasi du jour au lendemain, ces articles allaient devenir caduques. C'est comme si un switch s'était fait dans mon cerveau : quand je lisais les articles que j'avais préparés plusieurs semaines à l'avance, je me disais que non, ça n'allait pas. La veille, je pensais que tout allait bien. Et puis deux jours après, je trouvais que ce n'était plus le bon angle, ce n'était pas assez construit, pas assez original. Pas assez bien, quoi.
Je suis ma première lectrice, et elle était en train de dire qu'il fallait faire table rase.
Et c'est ce que j'ai fait. J'ai repris mes articles à zéro.
Et heureusement que j'avais arrêté de travailler en restauration. Parce que je n'y serais jamais arrivée autrement.
Pas seulement en termes de temps. Mais surtout en termes de qualité d'écriture.
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Il faut croire que j'ai une mémoire de poisson rouge. J'avais oublié à quel point écrire, c'est rater je ne sais pas combien de fois ma phrase d'accroche. C'est pondre 4 versions d'un texte et n'en garder que la 5e. C'est me mettre à mon ordinateur, produire un texte de 3000 mots, tout effacer deux heures après, réécrire, et finalement tout effacer de nouveau pour n'avoir le déclic que deux jours ou deux mois après.
A bien des égards, je me suis rendue compte que cette soif d'artisanat que j'avais cherchée à assouvir dans la charcuterie, je l'ai comblée à travers l'écriture. Alors certes, l'acte d'écrire sur un clavier n'est pas aussi romantique que le geste délicat de la charcutière qui décore un pâté-croûte... Mais j'y retrouve le plaisir de la répétition, de la recherche constante d'amélioration, des ratés qui deviendront un jour réussites. Mes mains ont arrêté d'exercer, mais je sens que je fais travailler un autre muscle, plus discret cette fois-ci.
Je suis encore immensément loin de ce que j'aimerais arriver à produire. Mais jamais je n'aurais eu l'idée de certaines newsletters, et encore moins pu les écrire, si je n'avais pas pris le temps auparavant d'écrire 20 autres brouillons qui peut-être ne vous seront jamais envoyés.
De l'extérieur, ça peut paraître pénible et ennuyeux, comme semble l'être l'acte de faire le même pâté de campagne chaque semaine. Mais ce long travail de patience est un bonheur doux, silencieux, nourrissant même. J'aime me remettre à la tâche quasi quotidiennement, et me voir m'améliorer petit à petit avec le temps qui passe. L'expression anglaise "labour of love" (également une de mes chansons préférées de Bon Jovi 😅) traduit bien ce sentiment.
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Tout ça était une longue introduction pour vous partager ma routine d'écriture, ou plus précisément comment j'écris une newsletter. Oui, même quand je fais un article hors cuisine, je ne peux m'empêcher de pondre un gros pavé avant d'arriver au coeur du sujet 😅
J'espère que ça vous plaira ! Et à la fin de la newsletter, je vous partage quelques liens intéressants.
Nota Bene : je m'attarde ici surtout sur les critiques de livres, et non par exemple sur les articles de cuisine à la maison ou de sélections de livres. Ces derniers sont aussi chronophages, mais le travail d'écriture et de recherche est différent.
Comment j'écris une critique de livre de cuisine
1. La phase de sélection : lire et tester des recettes du livre
Cela va sans dire 😄
Alors, ceux et celles qui me suivaient à l'époque d'Explo, je vous rassure, je ne suis plus au ratio de 1 roman choisi pour 50 romans testés. Je chronique généralement 2/3 livres de cuisine sur 10 lus, en sachant que je fais une pré-sélection drastique en amont.
Alors, pourquoi 8 livres sur 10 ne sont pas retenus ?
La plupart du temps, c'est en raison des recettes, et notamment de leur absence d'originalité ou d'effet waouh. Je me rappelle par exemple d'un bouquin qui proposait, en gros, des poireaux vinaigrettes et un far aux pruneaux sans aucune once d'innovation, alors que le livre se présentait comme "la cuisine personnelle de Machine" 🙄
Mais j'ai aussi écarté des livres parce que le design ou la construction du livre me rebutaient. Ou parce que le contenu ne répondait pas à la promesse ou me paraissait à côté de la plaque. Ou en raison d'erreurs ou d'approximations grossières. Ou enfin parce que l'ensemble du livre ne se démarquait pas foncièrement de ce que j'avais pu voir ailleurs.
Des exemples ? Tous ces livres de cuisine pour étudiants avec des plats et des ingrédients que JAMAIS je n'aurais cuisinés étudiante, et encore moins mes potes adeptes des coquillettes-beurre-jambon. Par exemple, j'ai vu dans un livre de cuisine pour étudiants... Du kacha et des graines de lin ?! Alors peut-être que les étudiant(e)s d'aujourd'hui sont bien plus éclairé(e)s que les ploucs que mes potes et moi devions être à l'époque à ne manger que des pâtes, mais je ne suis pas entièrement convaincue 😅
Je repense aussi à une recette de glace cannelle-figue où il n'y a aucune trace de figue dans les ingrédients et les instructions. Je sais que même 20 relectures laissent parfois échapper des coquilles, mais quand même...
Et doit-on parler des innombrables livres de cuisine méditerranéenne qui sont de plus en plus durs à différencier ? 🤷♀️
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Enfin, mais ça, ce sera l'objet d'une newsletter à part entière, jusqu'à présent j'ai essentiellement parlé de livres dont la cuisine me parle. Critère éminemment subjectif s'il en est, mais qui explique pourquoi, par exemple, je n'ai fait la critique d'aucun livre de cuisine simple ou de cuisine végétarienne occidentale. Je vais commencer à y remédier prochainement en traitant de livres appartenant à ces deux catégories, que je trouve intéressants, mais dont la cuisine, personnellement, ne me parle pas du tout.
Et c'est là que la critique de livres de cuisine est, à mon sens, encore plus complexe qu'en littérature (si, si !). Je saurai toujours reconnaître une bonne histoire, même si c'est une autofiction d'auteur contemporain - qui est vraiment un genre littéraire que je vomis 😅 Par contre, comme cela m'est arrivé dans le cas du livre prometteur d'une autrice très connue, est-ce que sa recette de crackers à l'épeautre et au fenouil était objectivement bonne ? Franchement, j'en sais rien. Peut-être que c'était ça, la saveur attendue. Mais pour moi, ça avait un goût de carton. J'ai donc écarté le livre, mais la question demeure.
On aura l'occasion de reparler plus longuement de ce sujet, mais en attendant, vous avez grosso modo mes critères !
2. Trouver un angle d'approche
C'est l'un des changements majeurs que j'ai amenés à la newsletter depuis le lancement de la version payante. Je tâche désormais de ne plus "seulement" présenter le livre, mais la plupart du temps de l'aborder à travers une question ou un angle. Je trouve que ça rend les newsletters plus lisibles - ou moins illisibles, puisque j'ai encore tendance à m'éparpiller 😅
Parfois, cet angle s'impose de lui-même en lisant le livre. Et quelque fois, je mets beaucoup, beaucoup de temps à dénicher la bonne idée.
Par exemple, il aura fallu qu'une conversation avec une abonnée libraire me revienne en mémoire pour que je trouve la bonne idée pour parler d'Apérikif de Clara Vucher. Elle et moi avions discuté de l'augmentation des prix des livres d'Ottolenghi - de 38 à 45 euros quand même. Je me suis alors demandé si à l'inverse, il n'existait pas de bons livres de cuisine pas chers. Et c'est ainsi que j'ai eu l'idée du titre de cette newsletter : "Un livre de cuisine cool à moins de dix balles, ça existe ?"
3. Faire des recherches sur le livre, l'auteur(rice) et sa cuisine
Une fois que j'ai l'approche en tête, je fais des recherches sur le livre et l'auteur(rice) bien entendu, mais aussi sur la cuisine abordée et l'angle que j'ai choisi.
Et ce pour plein de raisons. En premier lieu, pour m'informer et ne pas dire (trop) de conneries 😅 Surtout quand je connais peu la cuisine en question, que ça soit des gâteaux sans gluten, de l'akpi-djansan ou une dinde rôtie de Noël.
Ensuite, c'est pour nourrir la newsletter de précisions et de liens, et vous apporter des ressources supplémentaires. Pour la newsletter sur la tarte tatin aux épices chaï par exemple, j'en ai passé du temps à regarder des articles sur la pâte feuilletée...!
Enfin, cette étape de recherche me permet aussi de confronter mon ressenti personnel avec les intentions de l'auteur(rice) et les avis d'autres personnes, et donc de confirmer ou non mon approche du livre.
Par exemple, j'étais tombée sur une interview de Ruby Tandoh où elle parlait non pas de son travail de food writer, mais d'un fanzine sur la santé mentale qu'elle avait co-écrit avec sa compagne. Ca se voyait dans son livre qu'elle voulait mettre sa cuisine à la portée de tous, mais cette interview témoignait de la profondeur de son engagement pour l'accessibilité, pas seulement financière, mais aussi physique et mentale. Ca m'a confortée dans mon envie de traiter Cook as you are sous cet angle-là, l'accessibilité.
A l'inverse, certains livres n'ont été l'objet d'aucune critique de blog/journal/etc. et c'est très frustrant. Vous le verrez dans la newsletter de début avril : est-ce parce que le livre a été écrit par une journaliste culinaire très connue et, j'imagine, influente, que personne n'a "osé" écrire une review de son bouquin ? Je n'en sais rien. Mais c'est toujours plus intéressant pour moi de confronter mon point de vue à d'autres, de faire partie d'une sorte de nuage d'articles, que d'écrire seule.
4. Me mettre en conditions pour écrire
Une fois que les recherches sont faites, que je sais comment je veux aborder le livre... Il est temps de se mettre à l'écriture ! Mais avant ça, je me mets en conditions : j'allume une bougie, je me verse une tasse de thé fumante, et je mets en boucle Max Richter ou Taylor Swift - oui, c'est ça ma musique de travail 😄
5. Ecrire une première version de la newsletter (et beaucoup jeter en chemin)
Je sais que ce n'est pas très bien, mais je ne fais jamais de plan quand j'écris. Juste, je m'assois devant mon ordinateur le jour où je me sens inspirée, et j'écris un premier jet en suivant mon instinct et les idées que j'ai en tête.
Dépendant des livres et de ce que j'ai envie de raconter, ça prend environ une journée, une journée et demi pour une critique de livre classique. Pour des "articles d'opinion", comme la première partie de Mister Jiu's ou l'introduction de Dear Ruby, ça me prend 2-3 jours au minimum, comme je dois structurer ma réflexion de manière différente.
Et le fait que je doive attendre d'être inspirée montre que je ne suis pas une autrice professionnelle 😅
Parfois, ce premier jet vient rapidement. Parfois, je n'ai l'inspiration que des mois après avoir lu le livre. Parfois, je trouve le bon ton et le bon enchaînement dès le premier jet, parfois il faut que j'en jette 5 avant d'être satisfaite. C'est comme ça, c'est la vie 😅 Et ça rejoint un peu ce que racontent les gars du Floodcast dans le podcast Fan Fiction : toutes les idées sont bonnes à prendre dans une writer's room, parce que les premières idées pourront donner lieu aux vraies bonnes idées après plein de circonvolutions. Je fais un peu la même chose : j'écris et je jette jusqu'à ce que je tienne le bon bout.
Heureusement, je parviens de plus en plus à être inspirée "sur commande", et à trouver le bon fil sans attendre la énième tentative. Comme je le disais en introduction, c'est le résultat de ces quelques mois passés à écrire quasi tous les jours.
6. Des relectures et encore des relectures
Une fois que j'ai écrit cette première version, le plus gros du travail m'attend : la relecture. Et j'insiste dessus : l'écriture en elle-même n'est qu'une étape pour faire ce que je considère être le "vrai" travail, à savoir tous le taillage et réassemblage qui vont suivre derrière.
J'ai une liste de relectures que normalement, je fais successivement, mais qu'il m'arrive de faire simultanément quand je suis pressée par le temps :
Une première relecture générale, où je fais tous les changements qui me sautent aux yeux. Des mots en trop ou qui manquent, une répétition grossière, etc.
Puis je m'engage dans plusieurs relectures spécifiques :
Au niveau de la formulation : c'est là que je consulte environ 450 fois le dictionnaire des synonymes 😅 Mais au-delà des mots individuels, c'est plus des ajustements sur les tournures de phrase.
Au niveau des idées ou des arguments : j'en appuie ou supprime certains. J'ajoute un exemple ou une comparaison pour illustrer mon propos.
Au niveau de la longueur : étape qui consiste essentiellement à mettre des points au lieu d'une virgule ! Mais je passe aussi beaucoup de phrases de la voix passive à la voix active. Ou je remplace des "X est destiné à faire" par des "X fera", plus directs.
Je coupe également beaucoup au niveau des adjectifs ou des adverbes - même si j'en laisse toujours plus que la moyenne, comme c'est mon style d'écriture après tout.
J'utilise enfin une astuce largement répandue : je me relis à voix haute. Et si je m'essouffle, ou si je ne sais plus de quoi je parlais en début de phrase, ce n'est pas bon signe !
Toutes ces relectures doivent rendre mon texte le plus lisible et le plus vivant possible.
J'ai aussi une relecture spéciale touches d'humour. Je casse peut-être un mythe comme je doute être la seule, mais ça ne me vient pas naturellement en cours d'écriture. Il faut au contraire que je réfléchisse pour pondre des blagues 😅
Enfin, j'ai une relecture plus personnelle : je pense à des abonné(e)s que je connais bien, et je m'imagine que la newsletter n'est pas un texte écrit, mais quelque chose que je leur raconte. Ca m'aide beaucoup. C'est comme ça que j'en viens à évoquer certaines anecdotes personnelles, à m'adresser à vous d'une certaine manière, à oser aussi aborder certains sujets qui me tiennent à coeur.
Sinon, je sais que je devrais passer mon texte sur une app' de correction orthographique, mais généralement j'ai trop la flemme. Donc tant pis, moi aussi je laisse des coquilles de temps à autres façon glace à la figue !
7. Les photos
Comme je prends des photos à la lumière naturelle, cette étape peut prendre du temps, surtout quand j'enchaîne deux semaines de ciel gris en janvier 😅
Mais généralement, je m'aménage une matinée toutes les deux semaines où je prends des photos en masse de plusieurs livres et m'occupe des retouches dans la foulée.
Quant aux photos des plats, je les fais évidemment au fur et à mesure. Par exemple, pour une photo comme celle ci-dessous, comme j'avais terminé les 3 plats le soir, il a fallu que j'attende le lendemain pour tout redisposer correctement sur des assiettes, et prendre des photos pendant la journée. Ca parait anecdotique, mais je vous assure que ça prend du temps 😅 Du coup, je n'ose imaginer les heures de boulot qui se cachent derrière les publications par exemple de Sophie François-Mülhens ou Sandrine Saadi, dont j'admire beaucoup le travail photographique...
8. Mise en page et tests d'envoi
Ca c'est la partie un peu mécanique : j'insère les liens, je mets des passages en gras, je donne des titres aux paragraphes.
Puis je fais des tests en m'envoyant la newsletter, pour vérifier que les liens fonctionnent, que la newsletter ne soit pas coupée et qu'elle soit aussi lisible sur ordinateur que sur mobile.
9. Laisser reposer le texte
Cette étape-là est extrêmement importante pour moi. Je ne sais pas comment font les autres auteur(rice)s, mais j'ai absolument besoin de laisser mon texte reposer idéalement une ou plusieurs semaines.
Pourquoi ? Parce que c'est là que me viennent les meilleures formulations, de nouvelles idées... Et ce, à des moments complètement aléatoires.
C'est quand je suis sous la douche ou que je marche dans la rue. Quand j'arrose mes plantes. Quand je discute avec des gens. Quand je lis aussi. Je ne sais plus où est-ce que j'avais lu ça, mais pour bien écrire, il faut lire beaucoup. C'est on ne peut plus vrai. Parfois, il suffit d'une seule phrase de quelqu'un d'autre pour que les idées s'enchaînent et avoir un moment d'illumination.
Finalement, c'est quand je m'arrête de réfléchir activement à un article que me viennent les meilleures idées. Peut-être que c'est comme un bon bouillon de volaille, il a besoin de reposer tout seul dans son coin pour que les saveurs s'infusent..!
Comme je ne maîtrise pas ces moments-là, c'est une partie de l'exercice que je chéris énormément. Il y a quelque chose de magique quand tout d'un coup, LA bonne idée surgit sans que je n'ai rien demandé. Même si au final, ce n'était que mon cerveau qui continuait à tourner en arrière-plan 🙂
10. Ultimes relectures la veille de l'envoi
Je fais généralement une ultime relecture la veille de l'envoi. Pour rectifier une dernière fois les formulations, pour partir à la chasse de fautes qui traîneraient encore. C'est un peu comme le petit fignolage sur l'assiette avant de l'envoyer en service.
11. Potentiellement angoisser et puis lâcher prise
Même si ça fait plus d'un an que je tiens cette newsletter, et que je sais que vous êtes des gens biens, une part de moi est toujours un peu stressée à l'envoi de certaines newsletters. Est-ce que c'est assez bien structuré ? Est-ce que mon intention est claire ? Et c'est comme ça que je me lève à minuit pour changer un mot et ne pas m'endormir avant 2h du mat'...
Au final, je sais que je n'aurai jamais une version pleinement satisfaisante. Je pourrais me repencher encore 50 fois sur mon texte, je trouverai toujours un truc à améliorer à la 50e relecture. Donc à un moment donné, au bout de la énième relecture, j'accepte juste de lâcher prise, de cliquer une dernière fois sur le bouton "update", et d'attendre que ça arrive dans vos boîtes de réception 🙂
Quelques chiffres :
- Sans compter le temps de lecture et de cuisine, une critique de livre classique me prend en moyenne 3 jours de travail, entre le travail de recherche, la rédaction, les multiples relectures, les photos, le travail de mise en page, etc.
- Les plus longues m'ont bien pris une semaine complète, week-end compris 😅 Par exemple, pour l'intro de Mister Jiu's in Chinatown, j'avais un énorme boulot de recherche et de structuration de la newsletter.
- En moyenne, je jongle entre 5-7 livres à un instant T, entre les livres qui seront traités dans le mois, et ceux que je lis et cuisine pour plus tard.
- J'ai à ce jour 16 critiques de livre en attente d'être relues et retravaillées. Y'a plus qu'à !
Quelques liens complémentaires
Ce documentaire pour rêver d'artisanat :
Ce joli article sur l'écriture comme artisanat :
Cette vidéo, assez drôle, où George R.R. Martin demande à Stephen King comment il fait pour écrire si rapidement :
Et sinon, je suis fan du Floodcast, comme beaucoup de gens. Les deux animateurs étant scénaristes et auteurs de profession, ils ont abordé plusieurs fois le travail d'écriture. Je ne saurais vous dire quels épisodes en particulier, mais Fan Fiction, un podcast qu'ils ont réalisé en partenariat avec Konbini, est sympa à écouter sur le sujet de la création d'un scénario.
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Merci à vous ! 😘
Le mot de la fin
J'espère que cet article vous aura plu !
Je l'ai écrit aussi en me disant que j'aurais rêvé de savoir comment font d'autres auteur(rice)s pour écrire leurs newsletters, en particulier les personnes comme moi qui ne sont ni journalistes, ni essayistes, et qui ont appris à écrire sur le tas. Si certain(e)s d'entre vous ont déjà dévoilé ces coulisses ou comptent le faire, n'hésitez pas à me le dire en commentaire.
Je serai sinon en vacances / retour aux origines / réunion familiale / gros pétage de bide au Vietnam, pendant deux semaines à partir de demain. J'essaierai de prendre des photos, même si je ne vous promets pas des trucs incroyables - je n'ai aucune patience pour faire des photos à table, encore moins pour trouver l'angle parfait 😅
Mais pas de panique, les prochaines newsletters sont déjà programmées. Je retrouve les abonné(e)s payants la semaine prochaine pour une interview d'une cuisinière en reconversion et abonnée à la newsletter qui a plein, plein de super livres à recommander. Et la semaine d'après, justement, je traiterai une partie des 16 bouquins de cuisine en suspens !
Et pour tous les abonné(e)s, gratuits ou payants, on se retrouve donc dans 3 semaines pour une prochaine critique de livre !
D'ici là, amusez-vous bien en cuisine !
Des bises,
Marjorie