Non pas 1, pas 2, mais 5 (!) livres de cuisine testés en un seul repas
Où je chronique 5 livres de cuisine, allant de la charcuterie à la cuisine coréenne en passant par des dim-sum, le tout sur un seul repas !
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Prélude post-vacances
Bien le bonjour à toutes et tous !
J'espère que vous allez bien et que vous avez passé un bel été.
De mon côté, commençons par le truc pas bien de ces vacances : j'ai chopé en juillet la dernière itération du Covid, ce qui m'a laissée sur les rotules pendant une bonne dizaine de jours.
Mais je vous rassure, je n'ai plus aucun symptôme. Et le truc positif, c'est qu'à l'issue de cet épisode covidien qui avait annulé notre seul voyage prévu de cet été, sur un coup de tête on est parti hurler dans des manèges en Allemagne. Je ne suis pas particulièrement fan des parcs d'attraction, mais de temps en temps, ça me prend comme ça, j'ai envie de me faire des frayeurs dans des loopings. On s'est tellement amusés que ça en valait mille fois la peine de me taper 7 heures de route sous la canicule dans ma vieille voiture non climatisée. Sans compter que j'ai bien fait rire certains Allemands, qui ont du se demander pourquoi je hurlais tellement dans des manèges dits familiaux 😅 (mais ce truc m'a vraiment foutu mille fois plus les chocottes qu'un Space Mountain).
Ces vacances ont aussi été l'occasion de faire des choses absolument décadentes pour quelqu'un de 35 ans : me faire une séance du matin au cinéma en plein milieu de semaine (chose que je n'avais pas faite depuis une éternité), me réveiller à 9h et trainer au lit pour poursuivre mon roman... Si j'en crois mes potes jeunes parents, traîner au lit jusqu'à 10h, ça les rendrait encore plus malades de jalousie que si j'étais partie aux Maldives. Sorry not sorry 🙊
J'ai aussi acheté un hachoir à viande. Un pur caprice d'aspirante charcutière qui s'est avéré être le meilleur investissement cuisine que j'ai fait depuis Philippe notre KitchenAid. Manque plus que le poussoir à saucisses !
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Mais ce fut aussi un été sensiblement studieux, entre recherche d'emploi et travail sur la newsletter. Niveau rédaction, je suis grave contente d'avoir l'équivalent de 4 mois d'articles de prêt - sans compter les newsletters qui sont déjà bien avancées en termes d'écriture ! Donc ça, c'est gros plaisir, surtout que cette deuxième saison sera plus variée que la première, qui était très focus livres de cuisine. J'ai une interview de prête, plusieurs articles qui parlent de bouffe et de cuisine à la maison... Par contre, j'ai grave procrastiné pour tout ce qui est publications sur les réseaux sociaux, mais je vais m'y remettre sérieusement !
Et j'ai évidemment pas mal cuisiné pendant deux mois. Je me rappelle d'ailleurs à quel point ça m'avait fait du bien de me remettre aux fourneaux après l'épisode Covid, pendant lequel je n'avais évidemment rien cuisiné. J'avais fait un baba au rhum tiré du livre La Pâtisserie de Cyril Lignac, et le bonheur que c'était de refaire marcher mes mains, de voir un plat prendre forme...
La première newsletter de la saison est consacrée à un gros repas que j'ai justement fait cet été. Vous me pardonnerez l'absence de photos dignes de ce nom, je n'ai quasi fait aucune photo potable ce jour-là. J'étais trop occupée à servir les plats et à essayer de suivre les flots de conversations avec mes oncles et ma tante que je n'avais pas revu(e)s depuis des années. Ceci dit, même si vous n'avez pas de preuves en image de certains plats, leur absence est la preuve que c'était un repas joyeux, rempli et sans temps mort, bref, tout ce qu'on aime dans un déjeuner avec ses proches :)
Je suis ravie de vous retrouver, je vous souhaite une bonne lecture et allons-y !
Introduction
Quitte à cuisiner pour 7 personnes, autant tester des livres de cuisine par la même occasion, hein 😄
L'avantage d'être issue d'une famille vietnamienne vivant en France, c'est qu'on peut aisément commencer avec un pâté de campagne en entrée, enchaîner sur des plats asiatiques en plat principal, grignoter du fromage et manger au choix un mille-feuille, des kakis ou un che bap en dessert. C'était aussi le principe de ce menu, qui démarre en France et à Bruxelles, s'envole vers la Corée du Sud et la Chine, avant de revenir en France pour le dessert.
Le menu
Entrées :
Terrine de campagne à la Kriek, tirée de Bruxelles, 100 chefs, 100 recettes culte (déjà chroniqué ici)
Rillettes de lapin, tirée de Charcuterie, leçons en pas à pas de Sébastien Zozaya
Salade mûres, chèvre et noix inspirée de Quatre Saisons au Jardin
Plat principal :
Ribs orange et gochujang - ma propre recette
Raviolis au boeuf, tirés de Bao et Dim Sum d'Orathay Souksisavanh
Banchans tirés de The Korean Vegan de Joanne Lee Molinaro
Banchan d'épinards et d'aubergines inspirés de recettes de Maangchi
Et du riz blanc évidemment
Dessert :
Tarte aux fruits rouges tirée de Faites votre pâtisserie comme Lenôtre
Entrées : terrine de campagne à la Kriek, rillettes de lapin et salade chèvre, mûres et noix
Terrine de campagne à la Kriek Cantillon - Bruxelles, 100 chefs, 100 recettes culte de Brussels' Kitchen
J'avoue, j'ai obtenu un résultat en demi-teinte avec cette recette, comme on ne sentait pas vraiment la Kriek alors que c'était ce qui m'intriguait le plus dans cette terrine. J'ai par ailleurs réajusté la recette : l'idée de mettre des échalottes et des oignons crus dans la mêlée ne m'emballait pas vraiment. C'est meilleur quand ils ont été confits avant ! J'ai aussi augmenté la quantité de sel, comme 11g de sel au kilo me paraissait assez peu.
Après, la terrine était quand même bonne et mes invités l'ont bien aimée. Sans prétention aucune, elle n'aurait pas détonné dans une boutique. Mais moi qui espérais quelque chose de plus marqué, et si je la compare aux autres terrines que j'ai faites, j'ai été assez déçue. A refaire peut-être avec un alcool plus fort qu'une bière, des cerises macérées...
Néanmoins, même si je n'ai pas été complètement convaincue par cette recette, Bruxelles reste l'un de mes livres préférés parmi tous ceux que j'ai chroniqués. Il est plein de bonnes idées venant de styles de cuisine très différents, donc c'est difficile de s'en lasser. La preuve en est que je continue à le feuilleter et à l'utiliser régulièrement alors que j'ai plein d'autres livres à tester !
Pour celles et ceux qui n'ont pas encore lu ma chronique de Bruxelles, ou qui aimerait la relire, c'est par ici !
Rillettes de lapin, estragon et vin blanc - Charcuterie, leçons en pas à pas de Sébastien Zozaya
Cette recette est loin d'être la première que j'ai faite du volumineux ouvrage signé Sébastien Zozaya. J'avais déjà testé les rillettes tout cochon et la galantine de la basse-cour aux céréales au gramme près. Et je me suis plus généralement inspirée de plusieurs des recettes du livre pour les saveurs et le déroulé, sans forcément les suivre au pied de la lettre. J'avais partagé une photo de ma galantine sur cette newsletter.
En un mot : si vous êtes un(e) fan de charcuterie et que vous ne craignez pas les préparations un peu longues et parfois techniques, le livre est très chouette.
Pourtant, soyons honnêtes, Charcuterie peut être intimidant à prime abord. Même moi je me suis faite avoir : la première fois que je l'ai feuilleté à la Fnac, en voyant les photos de beau matos et de cuisson sous-vide un peu partout, ainsi que les recettes hyper longues, je me suis demandé si le livre s'adressait vraiment au grand public.
Heureusement, en y regardant de plus près, la cuisson sous-vide peut être remplacée dans la majorité des recettes par des cuissons plus traditionnelles. Ce sera toujours mieux d'avoir un poussoir pour faire des saucisses, un robot-coupe pour les préparations à base de farce très fine comme les boudins blancs. Mais pour ce qui est des rillettes, des terrines, des charcuteries pâtissières... Tout ça peut se faire avec un matériel classique. Et oui, les recettes sont longues, mais elles sont surtout très, très détaillées, ce qui augmente le niveau d'accessibilité du livre.
Les points forts du livre :
L'exhaustivité des recettes, entre boudins, rillettes, pâtés, confits, salaisons, charcuteries pâtissières... Le livre effectue un vaste tour d'horizon de la charcuterie française. Mais au-delà de ça, il alterne classiques évidents, spécialités régionales moins attendues et des versions créatives de recettes traditionnelles. Cette variété, à l'image de ce qui se fait de mieux dans les charcuteries modernes, est une des plus belles qualités du livre. Exemple, l'ouvrage propose une recette de boudin blanc classique, une version plus chic avec de la truffe et une intéressante version avec des petits pois, des carottes et du jambon que j'aurais bien eu envie de tester si je n'abhorrais pas le boudin blanc !
Coup de coeur pour le chapitre sur les préparations de base, qui propose des recettes par exemple de fond et de jus de cochon, de gelée de porc, de saumure. Ce sont vraiment des préparations utiles en charcuterie, et vous ne trouverez pas facilement de recettes fiables et détaillées sur le net. Bref, c'est un chapitre quasi indispensable à mon sens, que ce soit pour des cuisinier(e)s à la maison ou des "jeunes professionnel(le)s" comme moi.
Encore une fois, les recettes sont très détaillées. Certes la charcuterie ça peut être très technique. Mais sur les recettes que j'ai faites du moins, les process étaient clairs et compréhensibles, ce qui diminuait la marge d'erreur dans une discipline qui demande une certaine dose de rigueur.
Enfin, le livre est canon. Je ne suis généralement pas fan des livres avec des tonnes d'images des étapes, généralement la plupart ne servent pas à grand chose. Ce livre n'y fait pas exception, mais au moins elles donnent un aspect général agréable au livre. Et chapeau bas quand même pour le gros travail qu'on devine derrière ces nombreuses photos !
Le résultat ? Bah les rillettes de lapin étaient très bonnes. J'avais aussi bien aimé la galantine de volaille, et surtout mention spéciale pour les rillettes tout cochon qui ressemblaient à s'y méprendre aux rillettes qu'affectionne mon père, mais en mieux évidemment puisque fait maison avec amour !
Bref, c'est un livre que je recommande évidemment aux amateurs et amatrices motivé(e)s ! Le seul bémol, et d'ailleurs d'autres livres de grand(e)s chef(fe)s m'ont donné le même sentiment, c'est que le chef n'a probablement pas tout dévoilé de ses recettes. Pour la galantine, il a fallu que mon camarade plus expérimenté me rajoute une dernière étape aux 34 du livre pour que j'obtienne le visuel voulu. Et quand je regarde la recette de la dorure, je crois qu'il manque un ingrédient pour obtenir la couleur assez sombre caractéristique des pâtisseries charcutières. Ne me demandez pas de vous le donner, un charcutier m'a déjà partagé sa recette de dorure en ajoutant "et surtout, tu la gardes pour toi !" Il y a peut-être un délire de secret autour de la dorure 😅
Mais bon, c'est plus du détail, et vous aurez déjà de belles réalisations avec le livre !
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Infos du livre
Charcuterie, leçons en pas à pas de Sébastien Zozaya - Editions du Chêne
480 pages | 59.90 € | ISBN 9782812320996
🛒 Librairies Indépendantes
La salade de Quatre Saisons au Jardin
Je n'ai malheureusement pas de photo de la salade, alors qu'elle était très belle avec ses mûres et ses morceaux de chèvre ! A la recette originelle, j'avais rajouté de la betterave pour la couleur. C'était délicieux, et offrait un contrepoint acide et légèrement sucré agréable aux charcuteries.
Plat principal : ribs, raviolis et banchan coréen
Ribs orange et gochujang
J'avais fait une première fois ces ribs après avoir regardé Iron Chef sur Netflix - j'en parle dans cette newsletter. Si jamais j'ouvrais une boutique, je vous jure que d'ici là, j'aurais perfectionné à fond ce plat qui est déjà un pur délice des dieux même fait au doigt levé, afin de le mettre à ma carte. En mentionnant quand même Esther Choi, qui avait fait ces ribs orange et gochujang dans l'émission, parce que voilà, je suis certes une vile piqueuse d'idées de recettes, mais je rend à César ce qui appartient à César 😅
Cucumber kimchi, tofu cakes (dooboo jeon) et braised potatoes (gamja jorim) - The Korean Vegan de Joanne Lee Molinaro
La cuisine coréenne est certainement l'une des meilleures cuisines du monde pour les végétarien(ne)s. C'est pourquoi un livre de cuisine coréenne vegan était de fait une excellente idée. Etre vegan si on nage dans la bouffe française, c'est pas évident ; mais avec la cuisine coréenne, franchement, vous avez une avenue devant vous à base de bibimbap, de petits accompagnements souvent végétariens (les fameux banchans donc), de plats de légumes sautés, etc.
Et pourtant, disons-le d'emblée, The Korean Vegan a été une déception. Pour une fois, je n'ai pas été seule à tester le livre, mon compagnon a aussi réalisé des recettes du livre, et nous avons tous deux fait le même constat : il fallait soit réajuster les proportions notamment au niveau des assaisonnements, soit le résultat n'était pas dingue ou sinon un truc clochait. C'était d'autant plus frustrant qu'on a été habitué à avoir toujours d'excellents résultats en cuisine coréenne, non pas parce que nous serions des cuisiniers hors pair (quoique 😎) ; mais parce que les recettes de Maangchi ou de Seonkyoung Longest, qui nous ont introduit à la cuisine coréenne, tombaient toujours juste. Je pensais que la cuisine coréenne du quotidien était facile à appréhender. Non, c'est juste qu'on avait eu, entre guillemets, la "chance" d'avoir suivi de bonnes recettes.
Je prends l'exemple le plus flagrant : la spicy soy sauce dressing que j'aurais du servir avec les tofu cakes.
[Petit aparté, je vais garder les mesures en anglais non par snobisme anglophone, mais parce que c'est plus parlant de parler de cup que de tasse quand on a l'habitude de suivre des directives en anglais. Bon, c'est peut-être aussi du snobisme cette explication, mais partons là-dessus 😅]
La recette, c'est 1 cup de sauce soja - 1 cup, c'est énorme, c'est quasi 1/4 de litre ! Pour... 1 malheureuse tablespoon de vinaigre, 1 tbsp de mirin, et 1 tbsp de sirop de riz. Mais c'est sérieux ?! Il n'y a même pas besoin d'essayer la recette pour savoir que ce sera beaucoup trop salé et finalement, cette recette c'est juste de la sauce soja à peine aromatisée, et non une vraie "sauce"... A titre indicatif, le ratio, ce serait plutôt, allez, 4 tbsp de sauce soja avec les autres ingrédients cités plus hauts. Cf. recette de Maangchi à titre indicatif.
Quant au reste... Le cucumber kimchi était très salé. J'ai fini par apprécier ce banchan, mais ça aurait été bien mieux avec moins de sel ou un temps de trempage éventuellement plus court.
Les tofu cakes étaient bons, mais avaient un problème de tenue : mon compagnon a du rajouter la maxi dose d'œuf et de farine, et même là, la préparation était difficilement malléable. J'ai quand même réussi à plus ou moins les façonner et à les cuire, mais je n'ose imaginer ce que ça aurait donné si on avait suivi la recette à la lettre, à savoir un bloc entier de tofu pour... à peine 3 tbsp d'egg replacer ou 3 tbsp de lait végétal et 1 tbsp de fécule (!!!). Peut-être que le mélange devait être à ce point friable, mais dans ce cas, il aurait fallu l'indiquer dans les instructions, parce que jamais de la vie on s'attend à une telle consistance quand on fait ce type de galettes...
Je me suis aussi demandée si le manque de tenue était du au fait que la recette demande juste de presser le tofu pour évacuer l'humidité, et non de le passer dans un torchon. Enfin, dernière hypothèse, peut-être que la version vegan est de toute façon plus difficilement malléable que la version classique, qui mélange viande hachée et tofu pour un ratio 2:1, la viande hachée étant plus facile à travailler en boulette que du tofu émietté.
Le plat de pommes de terre avait quant à lui un goût vraiment top, à la fois relevé et sucré. L'association magique de la sauce soja, du piment, du sirop d'érable, et du rice syrup (assez proche du miel) ! Mais on était très loin de la photo du livre : nos patates avaient pris une couleur caramel, et je me demande comment on aurait pu obtenir les patates joliment dorées en photo si on suit la recette à la lettre, puisqu'on a une réduction de liquide de cuisson composé d'ingrédients à la couleur foncée telle que la sauce soja, le sirop d'érable et le rice syrup... Am I missing something ?
Bref, nos plats n'étaient pas ratés et restaient quand même bons, on les a servis avec plaisir à nos invités. Mais vous l'aurez compris, on n'a pas été franchement convaincu par les recettes que nous avons testées. Et c'est bien dommage, car au-delà des plats végétariens ou vegan de base, le livre propose de manière très pertinente nombre de spécialités qui, à mon sens, peuvent être tout aussi bonnes avec ou sans viande : les dumplings coréens (mandoo), des recettes de tofu braisé ou sauté, le kimbap, le japchae... Mais c'est dommage qu'on ait fait face à tant d'approximations.
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Je me suis du coup demandée d'où venait les notes dithyrambiques sur Amazon ou Goodreads, et même de la presse - le livre fait notamment partie de la liste des meilleurs livres de cuisine du New Yorker de 2021.
Est-ce que le storytelling de l'autrice sur son identité et sa famille l'a emporté sur les recettes ? Sommes-nous tombés sur les recettes foireuses du livre et les gens ont-ils testé des recettes plus justes ? Par exemple, celle du japchae m'a semblé legit, mais foirer la rédaction d'une recette de japchae serait comme rater celle d'une quiche lorraine, faudrait vraiment le faire exprès...
Bref, allez savoir. Même mystère que pour La Horde du Contrevent que j'ai trouvé boursoufflé au possible et que j'ai lâché au bout de cent pages - les fans de Damasio, vous pouvez venir râler, je reste sur ma position 😂
Bref, si vous avez envie de vous mettre à la cuisine coréenne, je vous recommande plutôt de jeter un oeil aux chaînes de Maangchi ou de Seonkyoung Longest, et ce quelque soit votre régime alimentaire - la seconde est d'ailleurs devenue vegan il y a un an environ.
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Infos du livre
The Korean Vegan Cookbook : Reflections and Recipes from Omma's Kitchen de Joanne Lee Molinaro - Penguin
336 pages | 37 € | ISBN 9780593084274
🛒 Book Depository
Raviolis boeuf, sésame et céleri - Bao & Dim Sum, 60 recettes et mode d'emploi
Déjà, cette couleur rose n'est-elle magnifique ? Rien de tel pour impressionner les convives ! Ensuite, certes mes raviolis étaient très moches, mais ce n'est pas la faute du livre, c'est juste moi qui n'ai aucune patience et talent inné pour tout ce qui relève du pliage - mais aussi du fonçage, du dressage... Bref, tout ce qui requiert de la minutie, quoi 🤷♀️
Mais bon, on s'en fout qu'ils soient moches ! Niveau goût, mes raviolis étaient savoureux et addictifs. Donc RAS sur la recette.
Et ma review du livre pourrait aussi tenir dans ce seul mot : RAS.
Mais n'est-ce pas tout ce qu'on demande à un livre pratique mono-produit ? Des recettes efficaces, aisément compréhensibles et qui tombent juste ? Je n'ai pas testé d'autres recettes du livre, mais à la lecture, elles m'ont semblé honnêtes. Les saveurs sont par ailleurs très sympas, allant de la saveur chinoise classique comme la recette que j'ai faite, à des saveurs plus inattendues ou des incursions chez d'autres pays asiatiques. Citons en vrac saumon-miso-gingembre, kimchi-porc, porc-curry rouge-citronnelle... Il y a un petit côté cuisine asiat' fusion branchouille qui parfois me hérisse les poils, mais qui ici passe plutôt bien. Il n'y a quasi aucune recette du livre qui ne m'attire pas, la grosse majorité sont très alléchantes, et ça c'est déjà un très bon point !
Mention spéciale également pour la recette de pâte bicolore, très jolie, la page Conseils & astuces, bien faite, ainsi que les double-pages d'explication sur la réalisation de certaines pâtes de base. A ce niveau-là, c'est un livre pratique qui fait bien son travail de pédagogie.
Bref, si vous êtes fan de brioches et de raviolis chinois, n'hésitez pas !
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Infos du livre
Bao & Dim Sums d'Orathay Souksisavanh - Marabout
160 pages | 16.90 € | ISBN 9782501165990
🛒 Librairies Indépendantes
Dessert : tarte aux fruits rouges - Faites votre pâtisserie comme Lenôtre
J'ai feuilleté pas mal de livres de pâtisseries pour une future newsletter, mais j'avoue que j'ai bien aimé celui de Lenôtre. C'est d'ailleurs un des rares livres que j'ai empruntés à la bibliothèque et que je me tâte d'acheter...
C'est évidemment beaucoup plus difficile pour moi de donner mon avis sur un livre de pâtisserie comme je n'ai pas l'expertise suffisante pour juger une recette juste à la lecture. D'ailleurs, ami(e)s pâtissier(e)s, c'est possible pour vous, ça ? De regarder un ratio farine-beurre-sucre-etc. et d'estimer si une recette va dans le mur ou pas ?
Bref, j'avoue, je n'ai pas cette capacité, mais deux choses m'ont particulièrement plu dans ce livre :
1) Les bases et leurs déclinaisons. C'est vraiment LE truc du livre que j'ai le plus aimé : il aligne une quantité exhaustive de recettes de base - pâtes, biscuits, crèmes, glaçages, sirops, etc. Puis, il propose des gâteaux, entremets, tartes, petits fours s'appuyant sur ces recettes de base.
Ca peut paraître con, mais c'est la présentation la plus lisible que j'ai trouvée dans un livre de pâtisserie classique. Déjà, ça me permet d'avoir une recette fixe pour toutes ces préparations de base qu'on retrouve partout en pâtisserie, plutôt que d'aller les chercher sur des sites pas forcément fiables comme Marmiton ou que sais-je.
Ensuite, je trouve ça bien plus compréhensible et lisible de regarder une recette où on vous dit qu'on aura besoin d'une pâte feuilletée, d'une pâte à choux, d'une crème pâtissière et d'une crème chiboust pour faire un Saint-Honoré, avec les pages des recettes afférentes, plutôt que la recette de l'intégralité des préparations sur plusieurs pages à la suite.
2) Des recettes classiques et pas trop compliquées - mais pas simplistes non plus, bref, le juste milieu.
Peut-être que je n'ai pas encore assez cherché, mais j'ai épluché pas mal d'ouvrages avant de tomber sur un livre grand public qui répondait à ce que je recherchais : 1) des recettes classiques, donc pas de desserts signature, pas d'interprétation moderniste, mais des versions classiques d'un millefeuille, d'un Paris-Brest, d'un éclair au café. Bref, des gâteaux que j'aurais pu acheter dans la boulangerie du coin. 2) des recettes faisables sans qu'elles ne simplifient les choses. Exemple : j'ai compris sur le tard que la plupart des recettes de galette des rois sur le net étaient composées uniquement de crème d'amande, et non de la frangipane classique à base de crème d'amande et de crème pâtissière. Le livre de Lenôtre propose bien entendu la recette classique de la frangipane, et c'est tout ce que je demande à un livre de pâtisserie.
Après, le livre n'est pas sans défaut. Par exemple, certaines recettes sont redondantes : tartelettes fraises des bois, tartelettes aux mirabelles, tartelettes aux myrtilles, tartelettes aux fruits, oui bah on a compris, hein ! Heureusement que le nombre élevé de recettes (200) compense ce genre de répétitions.
Et les explications sont assez succinctes et auraient mérité des paragraphes conseils/astuces comme on en retrouve dans les livres de cuisine actuels.
Néanmoins, si vous avez un niveau similaire au mien, donc que vous avez quelques repères en pâtisserie, le livre ira très bien. D'ailleurs, je pense que ça peut être un intéressant compagnon pour les personnes qui débutent en pâtisserie : elles pourraient commencer avec les recettes très simples de financiers, de far breton... Et continuer sur les préparations plus exigeantes du livre.
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Vous l'aurez compris, certes le livre n'est pas parfait, mais reste un ouvrage que j'ai aimé découvrir et que je compte bien acquérir. Et je ne sais pas à quoi ressemblent les anciennes versions - la première édition date de 1975 ! Mais cette dernière édition actualisée de 2020 comprend de jolies photos et des dressages classiques mais élégants.
Oh, et j'en aurais presque oublié de parler de la tarte ! Bah écoutez, c'était très bon. Pâte sucrée parfaite, j'ai légèrement surcuit la crème d'amande mais ça restait un dessert relativement léger et parfait pour boucler le repas !
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Infos du livre
Faites Votre Pâtisserie Comme Lenôtre - Flammarion
431 pages | 29.90 € | ISBN 9782080231529
🛒 Librairies Indépendantes
Bilan du repas
A l'image de la vie de tous les jours, des choses bien, voire très bien, et des choses moins bien. Mais l'objectif "tout le monde doit refranchir le pas de la porte rassasié" a été atteint ! 😄
Ils auraient du figurer dans le repas : des histoires d'approvisionnement et de stagiaires exploité(e)s
Ceux et celles qui me suivent sur Insta savent que ce repas aurait du normalement inclure deux autres livres. Mais je n'ai finalement pas trouvé les ingrédients pour la dacquoise pistache fruits rouges issue de Pâtisserie de Carl Marletti que je voulais faire à l'origine. Mais je parlerai certainement du livre dans ma future newsletter sur les livres de pâtisserie.
Quant à Savourer de Nadine Levy Redzepi, l'épouse du prestigieux fondateur du Noma, même combat, je n'ai pas réussi à trouver les os de veau qui m'auraient permis de faire les tartines pain noir avocat - foies de volaille que je voulais faire.
Et puis finalement, tant mieux, parce qu'entre temps, j'ai écouté un épisode d'Eat's Business qui parlait de cet article du Financial Times, Fine dining faces its dark truths in Copenhagen. On y apprend, sans grande surprise, que le Noma employait avant le Covid 30 stagiaires non payés pour 34 chefs employés - donc la moitié de son staff n'était pas rémunérée ! Sympa pour des repas à 400 balles, sympa pour des stagiaires qui bossaient 70 heures / semaine dans une ambiance à priori pas très folichonne, pour parler en euphémisme.
J'avoue, j'avais bien aimé découvrir les recettes de Savourer. Elles sont dans cette mouvance de cuisine actuelle très focus produits, apparemment simple mais qui ne l'est pas réellement, et où l'expérience se cache dans les détails. Mais je me souviens que j'avais tiqué sur un passage de l'introduction signé René Redzepi à propos de son épouse :
Si je ne l'avais pas vue mettre toute son énergie et ses bonnes intention pour rendre quelqu'un heureux, je ne pense pas que Noma en serait là aujourd'hui. Son esprit généreux, sans égocentrisme, et la coopération spontanée des chefs à qui elle avait demandé des conseils et qui avaient accepté de cuisiner un jour de repos m'ont rappelé pourquoi les gens se rassemblaient autour d'une table. p 10
Des chefs qui cuisinent un jour de repos pour la femme du patron et ce pour la beauté de la cuisine et de la convivialité ? Ouais bon, à d'autres. Autant vous dire que l'article du Financial Times a éclairé de manière intéressante ce passage et que ça m'a coupé l'envie d'écrire une chronique du livre. Allez, next !
Le mot de la fin
J'espère que cette longue newsletter vous aura plu (quasi 20 minutes de lecture, on revient en fanfare ou on ne revient pas 😄) !
On se retrouve dans deux semaines pour une newsletter [1 livre, 1 recette] qui vous fera voyager. Je ne vous en dis pas plus !
Amusez-vous bien en cuisine, bon courage pour la rentrée, et comme d'hab, si vous avez apprécié cette newsletter, n'hésitez pas à la partager autour de vous ! Chaque nouvel(le) abonné(e) est un petit pas dans sa boîte de réception, mais un grand pas pour moi 😄
Des bises et à dans deux semaines !
Marjorie
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