Onigiri d'Ai Watanabe et Samuel Trifot - First Editions
Parce que le riz c'est la vie, surtout quand il est fourré au maquereau et au miso.
Le livre en un coup d'oeil
⭐⭐⭐⭐⭐ Un super livre avec peu ou pas de défauts❤️ Les trucs que j'ai aimés : des recettes goûteuses, simples et efficaces, les pages d'explications culturelles et les petits détails plein d'humour, le design et le format tout mignon💔 Ce que j'ai moins aimé : bah rien à vrai dire !🍮 Les recettes que j'ai faites : un goût top sur les 3 recettes réalisées, qui était ce que j'espérais. 😋 Ma recette préférée : Wasabi okaka💪 Niveau d'accessibilité : des recettes faciles accessibles au plus grand monde. Nécessite cependant d'avoir à proximité un supermarché asiatique, ou mieux un K-Mart pour acquérir certains ingrédients.
Introduction… Ou encore, c’est quoi les onigiris ?
Emotion du premier article.
De quoi va-t-on parler ?
D’un livre de chef(fe) étoilé(e) ? D’un énorme pavé de 400 pages sur l’art et la manière de préparer les champignons (en vrai, j’en rêve de ce livre) ?
Non pas du tout. On va commencer gentiment avec un petit bouquin paru chez First Editions pour la modique somme de 12.95€, et qui traite d’une spécialité aussi modeste que délicieuse : les onigiris.
Un de mes plus beaux souvenirs du Japon reste ces matins où on allait chercher de quoi grignoter pour le petit-déjeuner. On se rendait quasi systématiquement au Konbini du coin tester un nouvel onigiri. C’était l’aventure dans l’aventure, on ne regardait pas trop l’étiquette, on avait l’excitation de la surprise de ce sur quoi on allait tomber comme saveur. Et autant la grosse majorité des snacks industriels qu’on trouve dans nos supermarchés sont franchement pas ouf de tous les points de vue, mais alors les onigiris des 7-Eleven au Japon… En termes de goût, ils remportaient le gros lot. Un triangle de riz fourré à quelque chose et enveloppé d’une feuille d’algue : c’est simple, délicieux, ça te cale, que demander de plus.
Bref, tout ça pour dire que quand j’ai vu en librairie ce livre signé Gili-Gili, les tenanciers d’une boutique d’onigiris à Paris, je n’ai pas hésité.
Ma critique d'Onigiri d'Ai Watanabe et Samuel Trifot
L’excellente surprise, c’est de m’être retrouvée avec certes tout plein de recettes d’onigiris, mais avec, aussi, un livre malin, amusant et plein de petits détails.
Mention spéciale notamment à la double-page consacrée à la cuisson du riz, qui décrit étape par étape la méthode pour réussir la cuisson de son riz rond, avec notamment le ratio précis riz/eau. Autant mon riz habituel, je peux le cuire dans l’auto-cuiseur un peu à la louche, en utilisant ma phalange pour jauger de la quantité d’eau nécessaire ; autant je me plantais constamment avec le riz japonais qui finissait immanquablement par coller au fond ou être trop humide. Méthode pour être tranquille : suivre sagement la méthode à la casserole du livre de Gili-Gili.
Mention spéciale également à toutes les pages additionnelles sur qu’est-ce que c’est les onigiris, leur histoire et leur importance dans la culture japonaise, complétées par des fun facts curieux ou rigolos. Par exemple
“Saviez-vous qu’au Japon la consommation annuelle de riz a fondu de moitié ces 50 dernières années passant de 118.3kg par personne en 1963 à 54.6kg par personne en 2015 ? En France, la consommation stagne autour de 5kg par personne !”1.
Donc c’était un vrai plaisir de découvrir ces pages en supplément des recettes, servies par une écriture sans chichi et avenante, agrémentées d’adorables illustrations signées de la cheffe elle-même, Ai Watanabe.
Quid des recettes ?
Elles font preuve d’une belle variété, qu’elles soient traditionnelles (thon-mayo ou saumon par exemple) ou plus inattendues (notamment quelques inspirations bien françaises et des recettes de chefs invités, comme un onigiri au filet de canard !). Certaines demandent à peine un ingrédient supplémentaire (par exemple, des shiitake et les assaisonnements classiques type sauce soja-mirin-saké), quand d’autres demandent un peu plus de préparation, comme une version chirashi.
Les recettes sont toutes simples comme on pourrait s’y attendre, et la préparation des divers filling se fait généralement en quelques étapes à peine. Celle du maquereau au-dessus est l’une des plus longues, donc c’est vous dire.
L’étape un peu plus compliquée est le moulage de l’onigiri avec ses mains. Les miens étaient loin de constituer le beau triangle dodu habituel. Ils étaient plus en mode triangle anémique… Mais bon, l’essentiel, c’est le goût hein ! Ceci dit, le livre consacre une double-page à cette étape, et pour les perfectionnistes, le mieux est encore de jeter un oeil à l’une des innombrables vidéos sur YouTube consacrées à la formation de l’onigiri et le pliage de la feuille d’algue.
Bref, y’a largement de quoi s’amuser avec toutes les recettes du livre, bien que j’ai davantage vu ce dernier comme une bonne source d’idées et de bases sur lesquelles m’appuyer, pour ensuite m’en inspirer et pourquoi pas les mixer.
J’ai notamment fait plusieurs onigiris sans filling (#modeflemme), juste en rajoutant du furikake trouvé au K-Mart (ce genre de sachets) et des feuilles de shiso. Je me suis ensuite inspirée d’une des recettes du livre à base de comté, qui incluait un passage à la poêle après avoir enduit l’une des faces de l’onigiri de miso, de mirin et de sucre. Et le résultat ma foi était bien sympa. (J’espère ceci dit n’avoir pas commis un sacrilège en faisant ce mix haha).
Et dernier détail qui fera plaisir aux amateurs de beaux livres : le papier. Je ne suis pas experte, mais le côté épais, doux au toucher et d’une couleur vaguement blanc cassé est hyper agréable.
✌️ Bref, je vous recommande vivement ce petit livre qui, en plus de ses bonnes recettes, peut se targuer d’être joli, amusant et instructif.
On y sent également, à travers tous les petits détails qui font mouche, l’attention de leurs auteurs, leur enthousiasme à transmettre leurs connaissances et leurs recettes. C’est peut-être tout ce que je voulais pour ce premier article : un livre de cuisine qui a ce petit quelque chose de plus qui fait qu’on a envie de le sortir de son étagère et d’en parler autour de soi.
Recettes testées
Thon-mayo (p24) : classique et efficace.
Miso maquereau (p22) : le combo gagnant. J’aurais pu juste manger le maquereau avec du riz blanc classique, c’était délicieux.
Wasabi okaka (p30) : mon préféré, parce que d’une simplicité dingue mais avec un goût salé et légèrement piquant parfait. On y met du wasabi délayé dans de la sauce soja, et on rajoute de la bonite. Très très bien quand de la bonite traine dans son placard depuis Mathusalem, parce que quelqu’un (ahem) l’avait achetée il y a genre 5 ans dans l’optique de faire des okonomiyaki et a toujours eu la flemme de se lancer.
Niveau de faisabilité (ingrédients, techniques, compréhension des recettes)
EASY.
Encore une fois, seule l’étape de confection des onigiris est un peu moins facile, mais tout à fait surmontable.
Pour la liste de courses, si vous avez l’habitude de cuisiner japonais, vous aurez déjà la grosse majorité des ingrédients à la maison. Sinon, direction Tang Frères, le K-Mart, voire les magasins bios (par exemple pour les prunes salées, même si le prix fait mal aux fesses).
Niveau de végé-friendly
1/2 je dirais, parce que moins de la moitié sont des recettes exclusivement à base de légumes. Après, vu l’intérêt des pages sur le riz, sa cuisson et l’histoire de l’onigiri, et la beauté générale du livre, je trouve que ça vaut la peine de craquer même quand on est végé (voire vegan).
Pour aller plus loin
Un article de Japan Experience pour en savoir plus sur les onigiris
En vrai, les boules de riz c’est la vie. J’adore aussi les arancini - en plus, il y a de la mozzarella et de la friture, c’est la fête. Dommage que j’ai raté cette collab’ qui mêlait arancini et onigiris, snif snif.
Comment ouvrir les sachets d’onigiris au 7-Eleven (tout un art il semblerait)
Infos
Onigiri - boules de riz japonaises garnies
Auteurs : Ai Watanabe et Samuel Trifot (leur Instagram / leur site - trop fan d’ailleurs de tous ces Totoros qui se baladent sur leur photo)
Photographies : Akiko Ida
ISBN : 978-2412058145
96 pages
Mon compagnon et moi avons bien ri sur cette anecdote, comme nous consommons beaucoup de riz par rapport à la moyenne française, lui étant indien et moi descendant d’une famille vietnamienne. Je me souviens de la réaction d’une copine venue chez moi, et qui avait découvert le fameux paquet de riz thaï de Tang Frères de 5kg. D’après elle, ce sac aurait tenu pour elle, sa mère et ses trois frères et sœurs pendant des lustres… Chez nous, pour 2 personnes, il tient en moyenne 2 mois ! Mais bon, on est quand même loin des 54.6 kgs de riz/an… Comme mon compagnon et moi, avec une moyenne d’une baguette par semaine, sommes aussi très loin des 50 kgs de pain consommés par an en moyenne ! 😅