[Je teste vos livres de cuisine préférés] Ep. 2 : Dans ma Cuisine d'Elvira Masson
Mon avis sur le livre de cuisine de tous les jours d'Elvira Masson
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Dans [Je teste vos livres de cuisine préférés], je chronique les livres de recettes dont vous m'avez le plus parlé. Le premier épisode était consacré à Ecosse d'Aurélie Bellacicco et Sarah Lachhab. Vous pouvez le lire ici.
Ca y est, j'ai testé "le Elvira Masson".
Oui, parce que non seulement vous m'avez parlé de ce livre environ 4587 fois en DM, mais en plus, vous ne le désignez quasiment jamais par son titre. Vous dites juste "le Elvira Masson" 😄
Alors, je suis arrivée sur ce livre comme une page blanche. Je n'ai jamais regardé ou écouté un seul épisode de Très Très Bon ou d'On va déguster. J'adore les émissions de bouffe, mais il faut soit que leur montage me file un gros mal de crâne, soit qu'elles mettent en scène une cuisinière autrichienne à l'enthousiasme débordant pour que j'aie envie de les regarder 😄
Donc je ne connaissais pas le style de cuisine de l'autrice. Mais vous savez quoi ? J'ai tout de suite compris en feuilletant Dans ma cuisine pourquoi tellement de personnes avaient aimé ce bouquin.
Dans ma cuisine est l'incarnation d'une certaine cuisine de rêve... Mais surtout d'un certain ou d'une certaine cuisinier(e) de rêve.
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Vous savez, c'est cette personne qui vous proposera de manière spontanée : "viens donc manger chez moi", et qui vous improvisera des petites merveilles à partir de rien. Qui aura toujours des idées de cuisine auxquelles vous n'auriez pas pensé. Et dont le placard fourmille d'ingrédients de partout dans le monde, qu'elle aura glanés au fil de ses voyages et de ses balades dans la capitale.
Et donc c'est la personne avec qui vous referez le monde tard dans la nuit, en avalant de succulents spaghettis à la puntarelle (p 126) ou une réconfortante courge rôtie trévise (p 74) avec une bonne bouteille de vin. Et ce, dans ce que j'imagine être une cuisine parisienne typique, c'est-à-dire un endroit riquiqui avec une table en formica carrée et des carreaux ébréchés au mur, où vous aurez une vue sur les toits à travers la fenêtre.
Oui, j'ai une vision complètement romantique de l'appartement parisien et de ces dîners sur le pouce entre amis 😄
Mais j'ai surtout cette image du ou de la cuisinière idéal(e), qui serait capable d'improviser en un tour de main des plats simples mais délicieux et empreints de bon goût. Et ce qu'on soit 2 ou 10 convives, qu'on soit un dimanche midi en famille ou un soir de semaine à 22h.
C'est exactement ce qu'est Dans ma cuisine. Le livre propose certes de base des recettes simples pour une cuisine maison de tous les jours. Mais je ne pouvais m'empêcher de me faire cette réflexion en le feuilletant : j'aurais pu aligner n'importe lequel des plats du livre sur une table improvisée pour mes potes, et je sais que j'aurais eu du succès. Et ça, c'est loin d'être le cas de tous les livres de cuisine du quotidien.
Une bonne source d'inspiration pour cuisiner dans l'air du temps
Vous verrez dans la section des recettes testées que j'ai pas mal cuisiné ce livre - autre très bon signe le concernant. En fait, si comme moi, vous savez à peu près naviguer dans votre cuisine, le livre est une chouette source de "bonnes idées". Pas forcément de recettes à suivre à la lettre. Mais bien d'inspiration au niveau des plats, des saveurs, et même de la façon de travailler de manière très simple certains ingrédients.
Alors que pour la plupart de mes reviews de livre, je m'attelle au test des recettes en une ou deux grosses sessions, je me suis retrouvée dans le cas de Dans ma cuisine à le picorer, à m'en imprégner et à l'utiliser à loisir tout le long des 2 mois que je l'avais à la maison.
Je vous donne quelques exemples de recettes qui sont pour moi "des bonnes idées" :
Salade pommes de terre maquereau fumé - p 96 : le tout avec une vinaigrette au raifort et à la crème, des œufs de poisson et un peu d'herbes. J'en bave.
Mont d'or saucisses - p 240 : une idée, ou plutôt "une pratique décadente" comme dirait Elvira Masson, qui lui a été soufflée par Ella Aflalo : des saucisses style merguez et chipolatas directement trempées dans un mont-d'or. Je connais un paquet de copains qui auraient très contents que je leur serve ça 😅
Fenouil rôti à la harissa - p 170. Salade tomates nectarines - p 86. Choux de Bruxelles halloumi - p 172. Tout est dit dans le titre.
Dans ma cuisine fait aussi la part belle aux cuisines d'ailleurs. Par exemple :
Mammas Kötbullar - p 124 : des boulettes suédoises d'après la recette de la maman de l'autrice
Pizzoccheri della valtellina - p 184 : un plat de pâtes au sarrasin avec des pommes de terre, du chou et de la fontina qui a l'air bien réconfortant
Fatteh d'aubergines - p 156 : un plat libanais à base de pain pita, d'aubergines et d'une sauce au yaourt (exemple de recette ici).
Le livre comprend donc majoritairement des recettes très simples de soupes, salades, plats uniques, des desserts et des gâteaux sans prise de tête, à exécuter généralement en moins de 30 minutes. Mais il comprend aussi quelques recettes un peu moins évidentes, mais qui s'insèrent bien dans l'esprit du livre, comme une focaccia (p 48) ou des gravlax (truite ou boeuf - p 106/146) par exemple.
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Niveau saveurs et ingrédients, on est en plein dans l'air du temps, et pour peu que vous trainiez un peu sur les réseaux sociaux, ce style de cuisine vous sera très familier. Un mélange de cuisine italienne, moyen-orientale et un peu de cuisine française, avec quelques incursions dans d'autres continents. Une cuisine vraiment pas compliquée, où les recettes sont souvent des non-recettes, et des idées appliquées en quelques lignes à peine. Bref, Dans ma cuisine assume son côté décontracté, simple et bon.
Un livre à conseiller aux débutant(e)s
C'est pour ça que je conseillerais bien ce livre aux débutant(e)s.
Déjà, pour peu qu'on aime cette cuisine "à la mode", je pense le livre sera plus parlant et séduisant qu'un livre de recettes de base ou de classiques, style quiche lorraine et blanquette de veau.
Mais surtout, il illustre bien une approche assez censée de la cuisine. C'est celle où on se rend compte qu'on n'a pas besoin d'un grand savoir technique pour faire un bon repas. Il faut juste quelques bonnes idées, se faire confiance et oser improviser des petites choses à partir d'ingrédients qu'on aime. Et certes, c'est vrai que la plupart des livres de cuisine du quotidien professent cette idée d'une façon ou d'une autre. Mais c'est encore plus appuyé dans le livre d'Elvira Masson par l'omniprésence de plats exécutés vraiment en un tour de main et qui respirent l'envie de "tenter des trucs".
Ca, c'est donc toutes les qualités que j'ai trouvées au livre. Après, comme d'habitude, aucun livre n'est parfait - à moins évidemment d'avoir le nom "Ottolenghi" sur la couverture 😅 Je vais donc parler de 3 points qui, je trouve, sont sujets à débat.
Premier point : les non-recettes vs. les "vraies recettes"
Sur ce coup-là, je suis plutôt du côté du livre. Je trouve que ces recettes qui sont quasi des non-recettes font tout le charme du livre. Mais je comprends très bien le point de vue adverse.
Ces commentaires clients sur Amazon résume bien la chose :
[Dans ma cuisine] propose des plats tout simples, pour une cuisine du quotidien. Ce ne sont même pas toujours "des recettes", mais juste des "assemblages". Ce sera parfait pour des personnes jeunes qui débutent dans la préparation des repas. On va y trouver des salades, des tartines, des œufs durs, des petites choses à grignoter... On peut y trouver quelques idées, mais tout n'est pas "exploitable" (source).
Donner la recette du croque monsieur, de la salade tomate/nectarine ou d'œuf mimosa (épicé) est une aberrance lorsqu'on achète un livre de recettes de cuisine, on attend mieux pourquoi pas un club sandwich non plus ! (source)
Bon, on passera sur le mot "aberrance" 😅 Mais je comprends que ce que j'ai bien aimé dans le livre soit aussi objet de reproches par d'autres lecteur(rice)s.
Les chapitres "Mes bricoles" en sont un bon exemple. Dedans, l'autrice montre des photos et juste quelques rapides explications sur... Bah ouais, des "bricoles". Des petites idées de cuisine en somme. Par exemple, une tartine de pain avec du labneh, du citron confit, de la harissa et des anchois. Une "frittata à tout" pour recycler des légumes et des herbes. Une "pavlova vite fait" avec une meringue de boulangerie, de la chantilly et des fruits frais...
Bref, vous voyez le topo. Moi, j'aime bien ces pages-là, parce qu'elles reflètent quelque chose que j'adore dans la cuisine du quotidien : quand on essaie des trucs qui n'ont pas l'air de grand chose, mais qui ont le potentiel pour devenir des classiques de notre répertoire culinaire.
Mais je comprends que d'autres personnes se disent : "bah elles sont où les "vraies recettes" ?" en voyant ces pages.
Cette sensation de sur-simplicité est également accentuée par les instructions très succinctes du livre. Exemple : les recettes d'houmous (p 16) et de mafé (p 150) de Dans ma cuisine tiennent respectivement en 5 et 15 lignes. Mais la recette d'houmous sur le site d'Ottolenghi, c'est... Ce gros pavé de texte. Et je me souviens que le mafé dans Mafé, Yassa et Gombo, c'était vraiment tout un art.
Alors. Vous savez que je suis plutôt partisane des recettes avec le plus d'explications possibles, surtout pour les plats de cuisines d'ailleurs dont les techniques ne nous sont pas forcément familières.
Mais d'un autre côté, je comprends qu'on préfère des recettes condensées dans un livre de cuisine simple, ne serait-ce que pour éviter une dissonance cognitive entre une recette dite "facile" et une page entière d'explications. Après, il ne faut pas non plus que la recette dénature ou simplifie à outrance la recette d'origine, surtout quand on parle de recettes dont on n'est pas originaire du pays... Dans le cas du livre d'Elvira Masson, même si elle n'est pas au niveau d'une Ruby Tandoh - mais je commence à me dire que personne n'est au niveau de Ruby Tandoh sur ce sujet 😅 le livre reste quand même relativement prudent à ce sujet. Par exemple, elle précise bien qu'elle ne prétend pas donner "la recette ultime" de mafé.
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Des recettes originales vs. les recettes des autres
Et puisqu'on parlait d'Ottolenghi plus haut... Un truc qui m'a dérangée dans le livre est l'inclusion de recettes d'autres personnes. Pas inspirées de, mais vraiment des recettes d'autres personnes.
Alors oui, c'est le propos du livre : "recettes de tous les jours, simples et généreuses, inspirées de mes rencontres et de mes voyages". Et nous aussi, on a tous dans notre répertoire des recettes qu'on aura piquées à nos mamans ou à des potes. Que l'autrice cite sa source, pour moi c'est un peu la moindre des choses. Mais dans un milieu où l'attribution et le copiage sont un débat non-résolu, c'est déjà ça de pris.
Mais bon, si je prends par exemple la recette de soupe de lentilles corail coco & tomate (p 212), elle est calquée sur une recette d'Ottolenghi, apparemment issue de Simple. Les instructions sont juste réduites dans le livre d'Elvira Masson, mais sinon, c'est peu ou prou la même recette, les mêmes ingrédients, les mêmes proportions. Et oui, elle est très bonne cette soupe, je l'ai faite. Mais c'est normal, c'est une recette d'Ottolenghi !
D'avoir inclus quasi texto cette recette d'Ottolenghi, franchement ça m'a déconcertée. Même chose pour le cake au citron pavot (p 298), inspiré de Rose Bakery, et qui est très similaire, semble-t-il, à la recette parue dans Breakfast Lunch Tea (cf. cet article de blog) - la recette de Dans ma cuisine ne fait que rajouter du pavot et remplacer les 280 g de farine par 200 g de farine + 80 g de polenta. Ou encore la recette de gâteau au chocolat de Suzy (p 294) qui est à quelques subtilités près la même recette que Suzy Palatin avait déjà livrée par exemple sur cette émission ou dernièrement dans son livre A ma table créole, et qui à priori a déjà été publiée dans plusieurs livres de Pierre Hermé pour ensuite être reprise dans maints et maints blogs - oui, elle a fait le tour du monde cette recette, espérons que ça ait profité à son autrice originelle...
Je vous avoue, je ne comprends pas que personne ne m'ait mentionné cet aspect du livre. Je me suis même demandé si, au contraire, ça n'avait pas été perçu comme un aspect positif du bouquin, en mode : "plutôt que d'avoir besoin de consulter des dizaines de livres différents, là j'ai une espèce de compil' des meilleures recettes".
Et j'imagine que les auteur(rice)s mentionné(e)s et/ou leurs équipes ont validé la republication de leur recette dans un autre ouvrage. Mais j'avoue que la démarche d'inclure des recettes qui ont déjà été publiées dans d'autres bouquins, sans les repersonnaliser en profondeur, ça m'a laissée perplexe. C'est quoi la valeur ajoutée du coup ?
Bref, j'aurais été curieuse d'avoir votre avis sur le sujet, et notamment les autres auteur(rice)s de livres de cuisine et/ou de recettes !
Le reproche suprême : c'est "parisien"
Pour finir, un commentaire sur Amazon a qualifié Dans ma cuisine de bouquin pour "tous les "parisiens" ou gens des villes", en raison des ingrédients difficiles à trouver. Là, je me situe plutôt du côté du livre : ok, je suis une bobo (de banlieue) qui n'aura aucun mal à trouver du zaatar et du miso 😅 Mais surtout, les ingrédients font partie de l'originalité d'une recette, ce serait donc dommage de se limiter à ce niveau-là.
Par contre, si on veut s'aventurer sur ce terrain glissant là, pour moi le livre est effectivement assez "parisien", mais pour d'autres raisons.
J'ai sauté au plafond quand j'ai lu par exemple :
"J'avoue, j'utilise des petits pois surgelés (bio tout de même) parce que les petits pois frais, j'aime tellement ça que je ne peux pas me résoudre à les transformer." (p 18)
C'est quoi ce "J'avoue" ?! Du coup, si on utilise des petits pois surgelés non bio pour les manger tels quels, ça dit quoi de nous ?
Sur la même page, on peut aussi lire : "Le mélange de l'artichaut, du citron et du parmesan est une merveille qui convoque chez moi une foule de souvenirs : de la salade carciofi du Café de Flore jusqu'à un déjeuner d'hiver au soleil de Capri." Bon là, vous n'avez pas besoin de mon commentaire, je pense que vous avez compris où je veux en venir sur le côté parisianisme 😅
Et pourtant, toujours sur cette recette d'artichaut, le livre garde les pieds sur terre en proposant d'utiliser "100 g de cœurs d'artichaut à l'huile (version luxe) ou 100 g de fonds d'artichaut en conserve (version supermarché) + 1 c. à soupe d'huile d'olive".
Ca m'a rappelé cette anecdote : il n'y a pas longtemps, j'avais demandé à ma mère de me ramener des artichauts à l'huile pour garnir des pizzas. Je sous-entendais par là la "version luxe", c'est-à-dire le pot Sacla qui coûte une blinde au supermarché. Mais mes parents étant asiatiques et n'ayant donc certainement pas le réflexe du produit cher, j'ai bien entendu eu droit à ça à la place 😅
(Petite parenthèse, un peu sur le même sujet, Jimmy O'Yiang m'avait fait crever de rire dans ce sketch sur sa maman).
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Je m'étais notée en lisant le livre d'Elvira Masson qu'il n'y a rien de pire que de reconnaître ses propres contradictions chez quelqu'un d'autre - oui, ça va très loin dans la psycho de comptoir, ces critiques de livres de cuisine 🤣
A bien des égards, je trouve Dans ma cuisine très accessible, avec ses recettes faites de peu d'étapes, peu d'ingrédients, et pas très chers dans l'ensemble. Son approche d'une cuisine décontractée, avec "sa part d'imperfection" (p 9), peut très bien décomplexer des lecteur(rice)s.
Et puis à d'autres moments, j'ai eu envie de rouler des yeux en lisant des petites phrases comme les petits pois congelés et le Café de Flore, ou en ressentant le côté "petit microcosme du monde de la bouffe où on parle toujours des mêmes personnes" - mais que je ressens aussi dans la majorité des médias français autour de la cuisine et de la gastronomie.
Ca aussi, c'est sujet à débat : peut-être que d'autres lecteurs et lectrices ont été ravis d'avoir la recette de poulet rôti de la maman d'Anne-Sophie Pic ou de calamars carbo façon Jean-François Piège (recette ici que le livre reprend grosso modo, avec de la crème fraîche en plus). Mais moi, à force de voir toujours ces mêmes noms, ça me donne juste encore plus envie de découvrir des livres d'auteurs et d'autrices moins connu(e)s.
On en revient à ce que j'avais déjà raconté dans plusieurs newsletters. Dans les livres de cuisine de tous les jours (et non de cuisine gastronomique, où on sait d'avance que c'est hors sol quoiqu'il arrive), la frontière est ténue entre l'envie de raconter sa cuisine telle qu'elle est, et le risque ce faisant d'exclure des lecteur(rice)s. Ruby Tandoh avait brillamment relevé le défi, au prix peut-être d'un livre (trop ?) dense, avec énormément de contextualisation et d'explications. A l'inverse, dans un livre avec peu de texte, on peut davantage interpréter les intentions de son auteur ou son autrice selon notre vécu et notre sensibilité... En bien ou en moins bien.
Mais peut-être sommes-nous tous bardés de nos propres contradictions. Sans doute le suis-je moi aussi, moi qui jamais de la vie n'irais au Café de Flore pour bouffer une salade à 20 balles, mais qui ne jure que par des cœurs d'artichaut à l'huile. Bref, je suis certainement aussi la "snob" parisienne de quelqu'un d'autre. Et à chacun(e) de voir à quel degré il ou elle se situe.
Les recettes testées
Banjan Borani - p 168
Une très chouette recette afghane à base d'aubergines, de sauce tomate bien relevée, accompagnée d'une sauce au yaourt. Réconfortante et rassasiante, le plat est à manger avec du riz et/ou du pain. L'autrice a découvert ce plat grâce à Abdul Saboor, cuisinier chez Les Cuistots Migrateurs. J'ai adapté les assaisonnements sur cette recette - j'ai mis beaucoup plus de curcuma et de coriandre moulue, et ai utilisé une boîte de tomates au lieu de tomates fraîches.
Vous pouvez découvrir une recette ici. D'ailleurs, la version du livre propose de cuire les aubergines au four plutôt que de les frire comme dans la recette originale. C'est beaucoup plus simple au four, il est vrai, mais la version originale doit être encore plus gourmande.
Keftedes d'aubergine - p 26
Vous connaissez peut-être la recette originale avec la viande, mais le livre en propose une intéressante version végétarienne à base d'aubergine. Alors, comme vous pouvez le voir en image, je suis loin d'avoir réussi à obtenir une panure parfaite, comme celle de la photo du livre. Mais c'est sans doute moi qui n'ai pas été douée sur le coup. Au final, le résultat, accompagné d'une sauce levantine à base de yaourt grec et de tahini, était sympa, mais sans plus.
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Kuku Sabzi - p 40
Pour le résumer très rapidement, on peut rapprocher cette recette iranienne à une frittata aux herbes - ou sinon, on peut dire que la frittata est un kuku sabzi italien 😉 C'est assez surprenant au niveau de la préparation - je me demandais vraiment ce qu'allait donner cette préparation avec énormément d'herbes et peu d'œufs en comparaison. Mais c'était finalement délicieux et très facile à faire.
Par contre, je me demande s'il n'y a pas une coquille dans la recette, parce que 100 g de cranberries séchées pour 8 œufs, ça m'a paru énorme. J'ai mis 30 g d'épines-vinettes, et j'ai trouvé que c'était déjà trop. Cf. par exemple cette recette de My Persian Kitchen par exemple qui met 1-2 tbsp d'épines-vinettes pour 5 œufs.
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Soupe de lentilles corail coco & tomate - p 212
Bah écoutez, une très bonne recette du maître, pour reprendre le surnom consacré d'Ottolenghi 😄 Et hyper simple à faire.
Vous pouvez la retrouver facilement sur Internet, comme sur ce blog en français.
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Anchois mozzarella - p 30
Tout est dit dans le titre ! Vous prenez une mozzarella di buffala, des anchois au sel ou à l'huile, et, petit twist très malin du livre, de la harissa mélangée à de l'huile d'olive. J'ai mangé cette combinaison mozza - anchois - harissa je ne sais pas combien de fois depuis que je l'ai découverte dans le livre tellement c'est bon !
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Spaghettis citron ail & piment - p 248
Les abonné(e)s payants m'ont déjà lue à propos de cette recette que j'aime beaucoup, et qui est une forme d'aglio e olio pimpée avec du citron. J'ai mis 5 fois plus d'ail et de piment que ce qui était indiqué. Donc n'hésitez pas à mettre la dose si vous vous lancez dans cette recette.
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Crème caramel - p 328
Alors, ce type de recettes mériterait presque une sous-partie entière. Imaginez que vous ayez envie de faire une crème caramel, mais la version classique, donc sans caramel au beurre salé ou fève de tonka ou je ne sais quoi, mais vraiment la version de base avec des œufs, du lait, du sucre et de la vanille. Où allez-vous chercher la recette ? Sur Internet ? Dans un blog, un site de cuisine de référence façon Papilles et Pupilles, ou un Marmiton et compagnie ? Dans un livre de cuisine classique, style Ginette Mathiot, La cuisine de référence ou le livre de Lenôtre que j'avais chroniqué ici ? Dans un Larousse ou un Marabout de desserts des années 2010 ? Ou, comme ici, dans un livre de cuisine personnelle ?
Bref, avoir mis une recette aussi basique que la bonne vieille crème caramel dans un livre de cuisine personnelle tel que Dans ma cuisine, alors qu'il y a des trilliards de recettes du même plat ailleurs, c'est finalement assez surprenant. Peut-être discutable, mais... Pourquoi pas. Surtout que la recette a bien fonctionné, même s'il y avait un peu trop de caramel - ça se voit sur la photo où j'avais fait un trou dans le dessert pour voir, et le caramel est bien remonté à la surface 😅 Mais bon, comme on adore le caramel dans la famille, on a pardonné à la recette cet enthousiasme sucré !
Infos du livre
Dans ma cuisine - Recettes de tous les jours simples et généreuses, inspirées de mes rencontres et de mes voyages d'Elvira Masson
Editions Marabout
Octobre 2021 | 352 pages | 29 € | ISBN 9782812320651
🛒 Leslibraires.fr
*A noter que si vous commandez un livre via leslibraires.fr je recevrai une petite commission :)
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Le mot de la fin
Le mot de la fin, ça va être de dire que j'ai été sur le cul de n'avoir trouvé aucune critique de ce livre sur un site de presse, ou un blog, ou Babelio... AUCUNE.
Comme j'ai travaillé ce livre entre celui de Ruby Tandoh, Mister Jiu's in Chinatown et l'ouvrage de cuisine mexicaine en VO, sur lesquels j'ai trouvé un bon nombre de reviews, que ça soit de journalistes, ou d'auteurs amateurs comme moi, ça m'a fait bizarre. Quand j'écris sur un livre de cuisine anglo-saxon, j'ai le plaisir de me nourrir des avis d'autres auteurs. J'ai l'impression de faire partie d'une conversation. Mais quand je chronique un livre français, bon sang, parfois j'ai l'impression d'être la première à le faire, même quand il s'agit d'un titre qui a eu du succès en librairie comme Dans ma cuisine ! Et franchement, je préfèrerais largement confronter mon point de vue à d'autres que d'avoir cette sensation de "parler toute seule". S'il-vous-plait, faites que plus d'auteurs et d'autrices se lancent dans la critique de livres de cuisine ! Soyez en désaccord avec moi ! Plus on est de fous, plus on rit !
En attendant, je retrouve les abonné(e)s payants la semaine prochaine pour les 10 nouveaux livres de cuisine à acheter en ce printemps 2023 - et y'aura vraiment des belles choses 😉
Sinon, je reviens de mes deux semaines de vadrouille au VN. Si vous voulez voir moult photos de fruits ou carottes/ananas en forme de coq, RDV sur Insta !
Et à tous, je vous souhaite une bonne journée et amusez-vous bien en cuisine !
Des bises,
Marjorie