#98 [Hors-série] Pourquoi c'est si compliqué de cuisiner pour un bébé : une introduction
Et LE truc que j'ai appris ces derniers mois en cuisinant pour mon fils
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~ Temps de lecture : 20 min.
Bienvenue aux nouveaux abonné(e)s ! Je m’appelle Marjorie, je suis une ancienne libraire qui, un jour, a fait sa crise de la trentaine et s’est dit qu’elle deviendrait charcutière. Oui, j’aurais pu juste renouveler ma garde-robe ou repeindre mon appart’, mais à la place, j'ai décidé que j’irai désosser des carcasses de cochon à 7h du mat’ 🤷♀️ Bref, à l’époque (en 2021), je me suis dit : j’aime les livres, j’aime la cuisine, alors pourquoi pas faire des critiques de livres de cuisine en parallèle de mon CAP charcuterie ? Voilà, depuis j’ai passé le CAP, j’ai arrêté la charcuterie, je me suis même dit que j’allais devenir experte-comptable - oui, la crise de la trentaine continue, mais en pire 😅 Et puis je suis tombée enceinte. La newsletter est en pause depuis 2024 suite à une grossesse tumultueuse et la naissance de mon fils, mais je reviens de temps à autres me rappeler à votre bon souvenir. Voici donc la 98e newsletter de Des Pages en Cuisine.
Bonjour vous !
J’étais plutôt contente de moi lorsqu’en mai, j’avais réussi à vous envoyer cette newsletter sur le dernier livre de François-Régis Gaudry. Un gros merci d’ailleurs pour tous vos retours, ça m’a fait chaud au cœur !
Je vous avais annoncé pour (oups) le mois dernier, une newsletter sur l’alimentation pour bébé. Je voulais évoquer tout à la fois mon expérience personnelle et les vôtres1 ; des astuces de cuisine et des recettes ; ce que mangent les bébés chinois ou japonais ; ou l’hilarant (sans le vouloir) livre de recettes d’Alain Ducasse, où on nous propose de cuisiner de la truffe pour son bébé de 6 mois (lol).
Je voulais aussi parler d’aspects moins drôles mais nécessaires, comme les rageantes inégalités hommes-femmes dans le cadre familial, ou combien c’est cher de nourrir un enfant.
Bref, cette newsletter était en train de devenir aussi tentaculaire que lorsque je m’étais demandé “pourquoi il n’y a pas de livres de gastronomie asiatique ou africaine” ou “pourquoi Ottolenghi était-il devenu si populaire”. C’était vachement excitant, mais ça m’aurait demandé beaucoup, beaucoup de travail. Et vous le devinez sans doute, je n’y suis pas arrivée. Je m’avoue vaincue contre ce temps qui file à toute allure, et ces journées qui s’achèvent sans que je n’aie eu ne serait-ce qu’une minute devant mon clavier2.
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Un récent numéro de l’excellente newsletter Quoi de mum ? m’a beaucoup touchée. Pauline Verduzier (profil Substack :
) y raconte comment elle a essayé d’écrire un livre pendant son post-partum, sans parvenir à le rendre à la date qu’elle s’était fixée :J’ai écrit comme je pouvais, de façon fragmentée. J’ai parfois écrit tous les jours sur des périodes courtes, puis plus rien pendant des mois. J’ai explosé ma deadline. J’ai mis presque un an à rendre la deuxième version de mon livre. Avec beaucoup de honte et de dépréciation de soi. Pour la première de la classe que j’ai été, ça n’a pas été indolore de ne pas réussir à finir mon travail dans le cadre imparti. Je me suis dit que […] ma vie, ce serait cela désormais, l’incapacité à tenir mes engagements, la condamnation à décevoir tout le monde. (source)
Ca m’a un peu rassurée - si même une journaliste professionnelle s’y casse les dents, que dire de moi ! Ca m’a fait du bien de me retrouver dans le témoignage de quelqu’un d’autre. De lire une autre mère qui ose exprimer publiquement cette frustration, surtout dans une société où beaucoup trouve ça “normal” qu’on mène tout de front, travail, enfants et tout le reste. Oui, mais au prix de quels sacrifices ?
Alors voilà, ça n’a pas été sans peine, mais je fais la paix avec le fait que les choses prendront désormais beaucoup plus de temps. Que je ne peux plus vraiment vous promettre des newsletters à des dates précises. Et je commence à accepter que parfois, dans la journée, j’ai “juste” eu le temps d’être, j’espère, une bonne maman… Et qu’en fait, c’est déjà pas mal.
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Comme je sais que parmi vous, plusieurs personnes sont en plein dedans et étaient curieuses de me lire sur le sujet, je vous envoie aujourd’hui une sorte d’introduction. Avec LE truc que j’ai appris et quelques idées de recettes, valables pour les bébés et les grands. Donc même si vous n’avez pas d’enfants, restez 🤗
Petite note préalable
L’alimentation des bébés est un sujet passionnant, mais comme tout sujet autour de la parentalité, ça charrie souvent son lot de culpabilité, de jugement péremptoire et d’auto-flagellation. Tant pis si j’écris des évidences, mais je préfère quand même le préciser : chaque enfant est UNIQUE, chaque parent est UNIQUE. Y’a des bébés qui mangent facilement de tout et d’autres moins. Y’a des parents qui se prennent beaucoup la tête sur la bouffe (moi) et y’a des parents qui s’en foutent un peu plus. Et c’est ok. Au final, chaque parent fait du mieux qu’il peut, et c’est très bien.
Alors, y’a quoi de compliqué à cuisiner pour un bébé ?
Celles et ceux qui n’ont pas d’enfant se demanderont légitimement : “c’est bien sympa tout ça, mais y’a quoi de si compliqué à faire une purée de carottes ?”.
La réponse est : tout.
Quand je repense aux épreuves de demi-finale de Top Chef, où les candidat(e)s se gargarisent de pithiviers et de cuissons en panse de brebis, franchement, je ris. Proposez-leur de cuisiner un repas complet pour bébé dans les règles de l’art, remplacez les inspecteurs du guide par des médecins, des diététiciennes pédiatriques et quelques bambins ; et nous autres parents, on regardera le massacre avec un sourire en coin et un regard entendu.
Je consacrerai une bonne partie de la future newsletter à ce sujet, mais pour vous faire un tableau rapide, vous n’avez pas le droit de mettre dans les plats pour bébé tout ce qui rend la nourriture bonne. En premier lieu, dites au revoir aux assaisonnements : le sel3, la sauce soja, le nuoc mam, le sucre, et j’en passe. Quand j’ai vu, écrit en tout petit sur l’étiquette, que même mes sachets de sumac et de zaatar comprenaient du sel (et pas qu’un peu !), j’étais un peu déprimée 😅
Mais ce n’est pas tout ! Même la matière grasse cuite, c’est ouste4. Donc théoriquement, on oublie la cuisson à la poêle, à la cocotte, au wok… Le document de notre pédiatre indiquait qu’il fallait donner du beurre, donc cru évidemment, mais aussi une fois par semaine seulement ! Une fois par semaine !!! Le lobby breton du beurre5 ne devait pas avoir fait son taf auprès du corps médical… 😅
Et vous avez plein d’autres règles à suivre : pas plus de 20g de viande par jour (du coup, je fais une omelette avec un tiers d’oeuf ?) ; des féculents précisément d’une quantité d’1/3 pour 2/3 de légumes ; du poisson, oui… Mais en évitant par exemple le flétan ou la dorade6.
Il faut aussi limiter les aliments qui indisposent les petits bedons fragiles de nos chérubins. Donc je ne vous raconte pas le bonheur en hiver, quand les étals débordent de carottes, de pommes de terre, de choux de Bruxelles et autres légumes constipations et flatulences-friendly…
Bref, les règles d’alimentation infantile sont comme un contrat d’assurance retors : au moment où vous vous croyez sorti d’affaire, un alinéa écrit en tout petit vient vous annoncer que l’huile de noix, ça passe, mais pas l’huile de pépins de raisin ou d’arachide7 (!).
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Malgré tout ça… Vous devez quand même vous démerder pour que votre purée de carotte qui est donc sans beurre, sans sel, ni crème, et sans huile de pépins de raisin bien sûr, ait du goût. Parce que l’enfant n’est pas fou, si c’est fade, il n’aimera pas… Et vous non plus.
C’est là, entre guillemets, “la grosse erreur” que j’ai faite au début : j’ai cuisiné en pensant uniquement à ces contraintes, terrorisée à l’idée que j’allais bousiller la santé de mon enfant, et j’ai relégué le goût à l’arrière-plan. Or c’est terrible de cuisiner quelque chose qu’on ne trouve pas bon, qu’on n’a pas envie de manger soi, mais qu’on se résigne à donner à la personne la plus importante au monde, à savoir son enfant.
Je me souviens très bien d’un jour où j’ai ressenti un épuisement immense parce que j’avais raté une “bête” purée de potimarron. Elle n’avait pas le goût, pas la texture que je voulais. Et en vérité, elle n’était pas si horrible, cette purée. Mais mon fils ne l’a jamais aimée. Comme s’il y avait ressenti tout ma fatigue et ma frustration et l’avait instinctivement rejetée.
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Ca ne s’est pas fait du jour au lendemain, mais l’épisode m’est resté. Alors, quand mon fils a eu 8-9 mois, j’ai continué à essayer de respecter au maximum les règles… Mais en les assouplissant quand même : au diable si mon fils avalait du beurre et de la crème fraîche plus d’une fois par semaine, et cuits de surcroît !
Et puis surtout, plutôt que de chercher spécifiquement des recettes pour bébé, des recettes chiantes à crever de purée ou de soupe, je suis revenue à des plats que j’aime.

Des plats du quotidien comme des quiches aux poireaux et à la fourme d’Ambert, ou à la courgette et au fromage de chèvre. Des plats mijotés comme le rougail saucisses ou des pasta al ragu. Des omelettes à la tomate, mozzarella et coriandre… Et puis, Ottolenghi évidemment ! Je suis d’ailleurs très fière que mon fils aime autant que sa maman le houmous, la shakshuka (sans oeuf coulant bien sûr) et le chou-fleur entier cuit au four 😊
Tout ça haché, découpé en petits morceaux… Mais également sans sel, sans sucre, sans piment. Pour créer de la saveur, je mise sur le fromage, le tahini, les zestes de citron et d’orange, des bouillons de volaille ou de légumes faits maison, du concentré de tomate, du pesto, et surtout les épices et les herbes fraîches. Il y a aussi la douceur sucrée d’oignons cuits à feu doux, d’un soffrito ou de tomates cerises confites au four. Et puis, je l’avoue, à part pour quelques légumes, j’ai envoyé paître la sacro-sainte cuisson vapeur pour les bébés. Il faut un peu de réaction de Maillard dans la vie, bon sang !
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Je suis aussi revenue à ce que je fais depuis des années pour cette newsletter : piocher dans des livres. Et c’est absolument passionnant de revisiter mes anciens livres sous l’angle : “quels plats (après adaptation) pourraient convenir à un bébé d’un an ?”.
Voici quelques recettes de livres qui ont bien fonctionné : des beignets de carottes tirés de ce vieux livre des années 2000 que je trouve toujours aussi bien fait ; des pancakes asperges et (très peu de) gochujang tirées de Flavour ; les formidables pâtes aux sardines de Ruby Tandoh ; les rustiques mais nourrissantes lentilles à la burrata et huile de basilic de Polpo ; et puis, cette recette d’Orzo avec petits pois, parmesan et citron, tirée de An A of Z of Pasta de Rachel Roddy.
An A of Z of Pasta trônait sur mon étagère depuis des mois, sans que je ne me résolve à le tester. Et puis je suis tombée sur cette recette d’orzo d’une simplicité phénoménale. Avec une grande satisfaction, j’ai obtenu quasi la même texture crémeuse et gourmande qu’un risotto, mais sans les emmerdes d’un risotto. Même sans sel, ce plat d’orzo était délicieux, grâce au parmesan et l’onctuosité de la sauce, la fraîcheur d’un zeste de citron et la douceur des petits pois. Mon fils a mangé ces pâtes quasi 3 repas d’affilée sans se lasser. Moi aussi.
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Voici donc le moment où je me suis enfin amusée à cuisiner pour mon bébé. Plutôt que de les subir, j’ai profité de ces contraintes pour découvrir des façons nouvelles de cuisiner, des plats que je n’aurais jamais testés sans lui. Cette recette d’orzo signée Rachel Roddy en sont un parfait exemple : si je n’avais pas eu mon fils, jamais je n’aurais fait cette recette, moins appétissante sur le papier que beaucoup d’autres recettes du livre, mais finalement délicieuse.
Mais jamais aussi je ne me serais lancée dans du dashi maison ou du tom yum pour satisfaire son amour pour les crevettes et la soupe miso. Ou jamais je n’aurais retrouvé le goût du foie de veau poêlé8. La dernière fois que j’en avais mangé, c’était il y a 15 ans, au restaurant. Maintenant que j’en cuisine régulièrement, c’est encore plus délicieux que dans mon souvenir.
Jamais enfin je ne me serais lancée dans cette soupe chinoise, pas très attrayante (pour moi) sur le papier, faite uniquement de cresson, de gingembre et de travers de porc mijotés pendant 3 heures. Mais cette recette de The Woks of Life est devenue ma façon préférée au monde de manger du cresson, ainsi qu’un des rares plats de légumes verts que mon fils déguste avec gourmandise.

Bref, en un mot un seul ? Je cuisine certes pour mon enfant, mais dans le process, je mets un point d’honneur à me faire plaisir.
Vous vous dites peut-être : c’est ça LE truc qu’elle voulait nous partager ? Faire ce qu’on aime, se faire plaisir ? Bonjour le développement personnel à la mords-moi le nœud, ça valait le coup de s’abonner 😅
Le pire, c’est que c’est vraiment ça, le truc, je ne peux pas le dire autrement. Mais les jeunes parents qui me lisent, et en particulier les mères sur les épaules desquelles pèse la charge mentale alimentaire (rage là aussi), me comprendront j’espère : c’est si difficile parfois de se libérer de la logistique, mais aussi des injonctions multiples et d’une pression à la “parentalité parfaite”9, que cela devient parfois un exploit de se faire plaisir. Et encore une fois, je parle depuis une position extrêmement privilégiée : de ma position de personne qui passe la journée devant les fourneaux pour le fun. Qui aime cuisiner, qui a du temps et l’argent pour. Mais même là, on peut perdre pied lorsqu’on prépare les repas de son enfant.
Au final, j’imagine qu’on finit tous(tes) par lâcher prise, par faire du mieux qu’on peut et par prier que tout ira bien.
Et parfois même, on peut passer du “faire du mieux qu’on peut” à quelque chose de très chouette. Par exemple, on peut faire de… Très bonnes compotes.
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Une conclusion sur fond de compotes
Il y a quelques mois, j’avais rendu visite à une amie également jeune maman. Elle avait sorti pour le dessert une énorme boîte de compote, qui m’avait donné la nausée rien qu’en la voyant. J’en avait tellement fait pour mon fils, des compotes, que je les vomissais littéralement, alors que c’était auparavant un de mes desserts préférés. Faut dire qu’en plein hiver, je n’avais pas mille possibilités en termes de fruits : pomme et poire tournaient en boucle… Et apparemment, bébé en avait aussi eu sa claque de la compote pomme-poire, car il l’a longtemps rejetée après en avoir mangé de bon coeur pendant une partie de l’hiver.
Et puis le printemps est enfin arrivé, et on a enfin eu accès à d’autres fruits. Je me suis fait plaisir comme je le faisais avant ma grossesse, quand je cuisinais des compotes pour moi. J’ai fait par exemple pêche-thym, abricot-romarin ou cerise et poudre d’amande10.
Un jour, j’ai oublié ma casserole de compote sur le feu. L’eau s’était quasi entièrement évaporée, les fruits étaient presque confits. J’en ai fait, des plats délicieux pour cette newsletter, mais franchement, cette compote pomme-fraises-fleur d’oranger est l’une des meilleures choses que j’ai faites de ma vie. Sucrée et délicatement parfumée, un vrai petit miracle de compote.
Je ne suis jamais arrivée à en faire une aussi bonne depuis. Mais je me souviens encore de ma surprise et de ma joie quand je l’avais goûtée. Ce n’était qu’une simple compote, mais avec elle, j’avais pleinement trouvé le plaisir de cuisiner pour mon enfant. Et sans surprise, mon fils l’a engloutie.
Quelques idées recettes pour bébés et grands
Il aime beaucoup les soupes asiatiques que je mélange avec du riz ou des pâtes : la fameuse soupe de porc et cresson mentionnée plus haut, mais également le tom yum, le yaki udon (avec du dashi maison), et surtout le chao ga. Même sans sel, sans nuoc mam, nam prik pao ou sauce soja, un bon bouillon suffit à donner du goût. Ce sont des recettes riches en protéines animales, mais je donne la portion appropriée de viande quand je sers bébé.
Je lui fais très peu de baby food, mais il aime bien les recettes de ce site d’une diététicienne américaine d’origine coréenne : en particulier les edamane fritters, les cheese bites, les blueberry muffins11, le gâteau banane-dattes et ces barres banane et beurre de cacahuète. Les recettes sucrées sont surprenamment ok (pas délicieuses, mais ok) pour des recettes sans sucre, sans miel, sans agent sucrant à part des bananes mûres, des dattes et de la compote.
Quelques plats mijotés qui sont un grand succès auprès de mon fils : ratatouille, shakshuka, boulettes de boeuf ricotta et origan, rougail saucisses, osso bucco. Oui, il aime la tomate 😅 Pour toutes les recettes qui demandent de mouiller avec du vin, je remplace ce dernier par un mélange jus d’orange/jus de citron et ça passe très bien. Avant, je commençais les premières étapes dans la cocotte, puis je séparais dans une petite casserole/cocotte pour lui au moment où il fallait rajouter du piment ou du bouillon salé. Maintenant, je cuisine tout dans la même cocotte, et je rajoute du sel et du piment vers la fin. C’est évidemment pas aussi bien, surtout pour le piment, mais c’est plus simple.
On le sait, les enfants adorent les pâtes, les boulettes et les crêpes, le mien ne fait pas exception. Il aime évidemment les versions françaises que vous connaissez bien, mais aussi les pasta al ragu (je fais une version simplifiée et raccourcie de la recette de Samin Nosrat, grâce à qui j’ai découvert ce plat il y a des années) ; les croquettes de pommes de terre à l’indienne et les pajeon. Version classique, mais encore une fois, la version de Flavour avec les asperges est vraiment très sympa.
Enfin, mon conjoint et ma belle-mère lui cuisinent indien : il aime le dhal, le palak paneer (mais sans paneer puisqu’évidemment on n’a plus le temps d’aller jusqu’à gare du Nord pour faire les courses…) et le chutney de tomates. Ils font ça à leur sauce, sans sel, sans piment, sans garam masala. Je n’ai pas leurs recettes, mais le site Swathi’s recipes, que j’aime beaucoup, propose sa propre version - je vous ai mis les liens à chaque fois. Elle a aussi toute une section de recettes pour bébé ! Je recommande notamment la soupe de maïs.
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Je reconnais évidemment que ces recettes sont très loin des habituelles recettes “simples et rapides” des sites de recettes pour bébé. Mais j’ose espérer que vous n’attendiez pas de moi des recettes de purée de petits pois !
Ensuite, je tenais à partager des recettes que vous aussi, vous aurez du plaisir à manger. Quand on sait à quel point on passe notre temps à terminer les assiettes de nos bébés, c’est important.
Et puis je vous rassure, il ne mange pas tous les jours un osso bucco réalisé dans les règles de l’art avec sa gremolata. Il y a (souvent) des jours de flemme et de manque d’inspiration où les assiettes de bébé ressemblent à ça :
Et il est très content aussi 😅
Enfin, le fin mot de l’histoire, au-delà de se faire plaisir, c’est de cuisiner ce qu’on sait faire les yeux fermés - ou qu’on peut apprendre à faire les yeux fermés. J’ai appris ces derniers mois qu’il vaut mieux des recettes longues mais qu’on peut faire en mode automatique et/ou qui impliquent une cuisson passive, que des recettes plus courtes, mais qui demandent plus de concentration. Pour moi, ce sont toutes les recettes que je viens de mentionner. Pour vous, c’est peut-être la même chose, peut-être complètement différent. Mais l’essentiel, c’est ça : des recettes qu’on connait, qui nous ressemblent et qu’on sera heureux(ses) de partager avec nos enfants.
Le mot de la fin
J’espère que cette intro (finalement assez longue haha) vous aura plu ! Si vous avez la moindre question sur certaines recettes, n’hésitez pas en commentaires, je serais ravie de répondre.
J’en profite pour partager avec vous une autre lecture : cet article d’Emilie Laystary sur la transmission culinaire à son enfant quand on est d’une double culture (merci Ornella pour le conseil).
Sinon, voici un petit aperçu de mes derniers emprunts en bibliothèque, où se mêlent romans12 et… Livres de cuisine évidemment - vous aurez compris que je suis sur une thématique chinoise en ce moment :)
Je ne vous fais donc plus de promesse temporelle : c’est loin d’être certain pour mon retour en septembre. Je sais qu’il y aura une 5e saison de Des Pages en Cuisine, mais quand, on verra bien. Encore mille mercis pour votre patience à toutes et tous.
Ah, et vous savez quelle est la suite du paragraphe de la newsletter Quoi de mom ? Voici :
Que ma vie, ce serait cela désormais, l’incapacité à tenir mes engagements, la condamnation à décevoir tout le monde. Mais j’ai quand même continué à écrire parce que me mettre à ma table et me concentrer sur mon manuscrit me semblait une activité si stimulante que j’y voyais tout sauf du temps perdu.
Même chose pour moi. Je continue à écrire parce que c’est tout sauf du temps perdu, et que ça me fait tellement plaisir.
D’ici là, amusez-vous bien en cuisine, profitez bien des melons et des tomates, et à bientôt !
Des bises,
Marjorie
Une pensée pour cette lectrice que son fils surnomme “Ottolenghette” tellement elle cuisine Ottolenghi (et qu’il aime bien aussi !) 🥰 et pour cette autre lectrice dont les enfants aiment les fromages qui ont du caractère (et que même moi, je ne serais pas capable de manger 😅)
Et si vous pensez que je pourrais écrire en soirée après que bébé dort… Vous savez à quelle heure cet enfant ferme les yeux ? A peu près au même moment que la fin d’un épisode de Top Chef ! Parfaitement ! Je me demande même si certains soirs, il ne s’est pas endormi quand Gaudry allait livrer son verdict en deuxième partie de soirée…
J’aime cette phrase du site Cuisinez pour un bébé : “Ce n’est qu’à partir de 3 ans que vous pouvez saler un peu les plats.” Eh bé, on se réjouit.
“Mais attention, le beurre doit être ajouté cru à raison d’une cuillère à café dans la purée de légumes ou la soupe du soir, mais ne doit pas être cuit dans la poêle” nous dit-on par exemple sur ce site. Le site de référence Mpedia insiste également sur le fait de rajouter de l’huile ou du beurre crus, et non cuits.
Une petite stat rigolote : “En moyenne, un Breton consomme environ 12kg de beurre par an, soit 50% de plus que la moyenne nationale, qui s’élève à 8kg par an.” (source)
Moi qui n’y connais rien en poisson, j’ai eu mal à la tête rien qu’en lisant cet article qui détaille quels poissons sont recommandés pour les bébés.
“Il est conseillé d’ajouter 2 cuillères à café d’huile végétale crue dans les légumes (colza, noix, soja, et parfois olive, en évitant tournesol, maïs, pépins de raisin et arachide)” Pff…(source)
Evidemment, l’enfant s’est mis à bouder le lait infantile vers ses 10 mois, alors que ce dernier est recommandé notamment pour son apport en fer. Je me souviens avoir dit à notre pédiatre : “si je lui donne du foie, ça va compenser ?” Elle a répondu “oui, mais comme les bébés n’aiment généralement pas les abats…” Mais c’était sans compter qu’il est le fils d’une ex-charcutière hihi ! Il aime beaucoup ça :)
Un numéro du 1 consacré à la santé mentale des parents (merci Chloé pour la reco !) en parle très bien : “C’est le paradoxe contemporain : les parents n’ont jamais eu autant de ressources à disposition - livres, experts, conférences… -, et pourtant ils vont mal. Pourquoi ? Parce que les standards ont été réhaussés à un niveau irréaliste. Ce qui crée la souffrance, ce n’est pas le rôle du parent en soi, mais l’écart entre le parent qu’on est et celui qu’on pense devoir être. Autrefois, les parents faisaient comme ils pouvaient, et c’était accepté. On pouvait se permettre d’être parent avec une certaine spontanéité. Aujourd’hui, la norme est si haute que le doute est permanent.” Extrait de l’entretien avec Isabelle Roskam.
Avec toujours un peu de pomme pour donner de la consistance. Les abricots deviennent très acides une fois cuits, mais je trouve que la cuisson au four les rend moins acides qu’à la casserole.
Attention avec cette recette, je rajoute dix minutes de cuisson et je cuis ces muffins dans des petits moules. C’est meilleur si j’utilise une compote sucrée - pas juste pomme, mais pomme-banane par exemple. Le résultat est toujours un peu humide - en même temps, vu les ingrédients… Mais ça n’empêche pas bébé d’aimer.
Puisque d’anciens abonné(e)s Explo ont relevé mes conseils littéraires dans ma précédente newsletter, ce qui m’a absolument réjouie, en voici d’autres alimentés par mes nuits d’insomnie. Spoiler, je suis revenue à la SF 😅 Premièrement, j’ai adoré Un pont sur la brume de Kij Johnson. Une jolie histoire d’amour contemplative, sans prétention au premier abord, mais très agréable et reposante à lire. Et j’ai dévoré Projet dernière chance, le troisième livre de l’auteur de Seul sur Mars. Je n’ai rien compris aux parties scientifiques et l’écriture est planplan, mais… C’est un très bon page-turner, les personnages sont attachants, la fin est géniale. Et chose qui fait plaisir, c’est de la SF optimiste. Mine de rien, ça fait du bien. Voilà !
Merci pour cette newsletter que j'attendais avec impatience !! De notre côté, on fait tous les repas ensemble, contrairement à plein de copains qui font manger leurs enfants avant et eux après, mais je reconnais qu'on fait souvent deux repas (ce n'est pas bien) depuis quelques temps maintenant... J'essaie toujours de lui proposer ce que l'on mange mais ça se termine presque à chaque fois par un "j'aime pas"... Et comme j'ai peur qu'il meurt de faim (tout en nuance), je lui propose autre chose... Et quand j'ai le courage, j'essaie de lui faire des assiettes avec ce qu'il aime + ce qu'il doit goûter...
Merci! (tu n'es pas seule à galérer). On va tester ces recettes en attendant